jeudi 22 juillet 2010

Ca bouge

Rêves faits cette nuit:


-" Je suis dans un endroit qui est "Chez Moi", ma mère arrive, elle entre, se colle contre moi par derrière, elle essaie de cette manière de me "ré-empriser"...
Je la repousse, lui dis que je ne veux plus la voir, l'entendre, la toucher, je ne veux plus aucun contact avec elle, et je termine par : "Dégage de chez moi"!
Elle essaie de résister, je suis obligée de m'éloigner d'elle, physiquement car je me rends compte que l'emprise est encore là, à l'intérieur de moi, bien présente, la glue/venin...
Je recule donc dans une autre pièce pour mettre une distance physique qui pallierait le manque de distance psychique, et d'un seul coup c'est bon! : intérieurement je me sens libérée de son emprise, et là elle sort de ce lieu.
Elle contre-attaque et repasse la porte vers l'intérieur, je ne dis rien, je n'ai plus besoin de rien dire car intérieurement "çà tient", c'est à dire que la personne qui vient de pénétrer de force dans mon logement m''indiffère, ne me touche pas; du coup, elle repart sans que j'aie eu besoin de lui ordonner de dégager."

-"C'est la nuit, je suis petite et en même temps j'ai mon âge actuel, je suis assise ou accroupie sur le sol, sur un trottoir dans une rue déserte, appuyée contre le mur par mon épaule gauche.
D'un seul coup je suis dans l'univers du trauma que je revis depuis plusieurs décennies dans un cauchemar. Ca se passe derrière moi, c'est à dire qu'il faut que je "jette " ma tête vers l'arrière pour "voir" ce qu'il en a été. Je veux voir, je veux savoir, quitte à affronter l'angoisse et la terreur. Comme je ne peux pas "jeter" ma tête à l'envers, il faut que je la tourne vers la droite pour que la scène traumatique soit dans mon champ de vision.
Je tourne donc la tête vers la droite pour voir ce qui se passe derrière moi; mais en plein milieu de ce mouvement mon cou se bloque, comme si l'axe de rotation normal était réduit de moitié, ça se bloque net comme si à la place de l'articulation qui permet cette rotation de la tête il y avait une barre métallique qui bloque et empêche tout mouvement supplémentaire; ma tête est donc immobilisée à mi-chemin de son trajet vers l'arrière.
Je ressens un désespoir terrible: comme si j'étais condamnée à rester là, dans l'immobilité, à mi-parcours de ma vie.
Le fait de ne pouvoir terminer ce mouvement vers l'arrière pour voir le passé me bloque en même temps le mouvement possible vers l'avenir: je ne peux regarder le passé donc je n'ai plus d'avenir. C'est très clair cette histoire là dans mon rêve.
...Je me rappelle que je décide de tourner tout l'axe de mon corps, ainsi même si ma tête et bloquée à mi-chemin, la scène de l'évènement du passé pourra être dans mon champ de vision, mon corps sera dans l'axe du mouvement. Il y a donc une issue pour continuer d'avancer, l'avenir n'est pas bouché, même si je suis en quelque sorte "handicapée".

-"Je suis dans un lieu de reconstruction: de vieilles bâtisses en pierres mitoyennes: une partie m'appartient, les autres, accolées, appartiennent à d'autres rénovateurs. C'est comme des maisons de villages méridionaux, imbriquées les unes avec les autres.
Je regarde l'état des murs et du toit: le toit est en bon état, les murs aussi, ce qu'il manque c'est la jonction entre les murs et le toit, il y a des espaces à combler.
Je suis dans la partie qui appartient à mes voisins, deux hommes qui sont justement en train de faire avec des matériaux la jonction entre leur partie du mur et le toit, je veux regarder comment ils s'y prennent pour apprendre et faire ensuite la même chose de mon côté.
Mais ils ne m'ont pas vue, et ils font un déplacement de mon côté, j'ai très peur et me dépêche de retourner dans la partie qui m'appartient pour qu'ils ne me voient pas.
Une fois "chez moi", je réfléchis à ce que je viens de faire et prends conscience que cette peur des autres est terrible, et que si je n'en étais pas victime je pourrais créer des liens avec ces personnes et j'avancerais mieux dans ma vie. Mais c'est difficile de surmonter ces réflexes , malgré la prise de conscience j'ai du mal à franchir le pas (envie que çà change mêlée de peur), mon mode de vie solitaire m'apparaît clairement comme une façon d'être au monde contre laquelle j'ai du mal à lutter, mais qui me pèse et j'aimerais pouvoir évoluer."

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mercredi 21 juillet 2010

souffrance

Réveil au milieu de la nuit avec une souffrance intense.
Face à la réalité sans fioritures
Rappel d'un rêve fait il y a longtemps: "Je marche dans une ville, tout est en noir et blanc, puis progressivement les couleurs reviennent, je ressens un bien-être disparu depuis longtemps."

Pourquoi les couleurs ont-elle à nouveau disparu?
Ma réalité est en noir et blanc, tout a été cassé, c'est épuisant de vivre en monochromie.
Les évènements de ces deux dernières années m'ont affaiblie, je n'ai plus de propension à l'espoir. C'était difficile mais les mots de ma mère ont fait voler en éclat le peu de ressources combatives qui subsistaient. Je ne parviens pas à me reconstituer. sans doute faudra t-il en passer par la case antidépresseurs. Quelle merde!

jeudi 15 juillet 2010

échange constructif avec mon deuxième psychanalyste

Insomnie


Souvenir qui me revient au réveil à 3 heures du matin:

Une réaction typique de mon deuxième analyste à mes propos, peu de temps avant que j'interrompe le travail avec lui, (pour sauver ma peau, qui ne valait déjà plus grand-chose) :

-moi: - "Pourquoi ne m'avez-vous jamais dit que c'était condamnable par la loi ce que m'a fait mon grand-père?

-lui: ...

-moi: -"Ca vaut 15 ans de prison!"

-lui : (avec sa voix des "mauvais jours") - "C'est passible de "

-moi : -"Je pense que la psychanalyse a un problème avec la loi."

-lui : (du "tac au tac") - "C'est vous qui avez un problème avec la loi!"






S............ de psychanalyste!!!!!!!!!!!!!!!!!!

J'en pleure encore aujourd'hui, et ça fait douze ans.
J'avais commencé à pleurer à gros sanglots lorsqu'à l'époque j'avais découvert ce que la loi disait des condamnations correspondant à ce que j'avais subi enfant de la part de mon grand-père.
D'où la question à mon psy lors de la séance suivante.
Sa réponse m'a tuée un peu plus.

J'ai la haine.

mercredi 14 juillet 2010

l'enfer du sentiment de culpabilité suite

C'est de la glue
Une glue-venin ( cf: rêve avec la vipère et mon chien:"Mon chien va très mal, à un moment donné, peut être m'a t'il léché, j'ai du venin épais au bord de la bouche, c'est très fort, ça colle comme une forte glue, je recrache aussitôt et m'essuie la bouche."), je la recrache mais il en reste encore, et le venin même s'il n'a pas réussi à me tuer "complètement", est encore actif.

l'enfer du sentiment de culpabilité

Si s'était agi d'une personne autre que ma mère, je veux dire d'une personne qui ne fasse pas partie de ma famille, qui m'avait dit : "C'est bien une D, Sale race!", j'aurais la possibilité de porter plainte, même si cela n'irait pas "très loin", ce serait entendable socialement. Les insultes raciales sont interdites dans notre pays, il y a des lois qui sont faites pour protéger les citoyens dans ces situations.
Cette seule démarche serait déjà un début de réparation parce que le caractère destructeur de cet acte subi serait reconnu, entendu.

Aujourd'hui je m'interroge sur mon attitude face à cet acte: je me sens , bien malgré moi, coupable. Et cette culpabilité m'empêche de réagir sainement; c'est à dire que je n'en parle pas, je ne mets pas celà à distance et çà me ronge intérieurement comme un acide que mon corps et mon esprit ne parviennent pas à évacuer.

Lorsque mes beau-parents me demandent des nouvelles de ma mère je bafouille n'importe quoi et change de sujet de conversation; je devrais , il faut que, je dise la vérité: je n'ai plus de contact avec elle depuis qu'elle m'a traitée de "Sale race". Point barre. Je sais l'effet de sidération, et la bouillie qui se formera dans leur esprit, la difficulté qu'ils auront à "penser" celà, mais tant pis, çà fera son chemin ou pas, ce qui importe c'est que moi, je sois au clair avec çà, que je remette cet acte à sa place: c'est le sien, c'est sa responsabilité, sa folie à elle, et j'en suis la victime. Re point barre.
Pareil avec le reste de la famille.
Continuer à avoir honte et à prendre sur moi les actes fous des autres me détruit, autant mourir demain s'il faut continuer à vivre sur ce mode-là; mais je n'ai pas envie de mourir, pas assez en tout cas.

Je culpabilise aussi pour mon père, vieux, seul, malade. Je suis la seule à prendre de ses nouvelles, et ce n'est pas une situation simple non plus: il a jeté tous les autres, mon père "jette" les gens au sens propre (anciennes compagnes, mon frère, ses frères, ses amis, les professionnels auquels il a parfois à à faire) et après il ne comprend pas pourquoi tous ces gens ne prennent plus de ses nouvelles. Il est odieux avec tout le monde, et pour lui " Ce sont tous des cons".
Il s'accroche à moi et voudrais que je l'accueille chez moi, que je m'occupe de lui au quotidien, de ses vieux jours.
Il a oublié la violence que j'ai vécue durant toute mon enfance et mon adolescence, violence qu'il m'a infligée directement et aussi violence de ses actes envers mon frère et ma mère dont j'étais le témoin impuissant.
Il a oublié m'avoir traitée de folle " Va te faire soigner!"- à plusieurs reprises lorsque je lui ai dit que son père avait abusé de moi sexuellement.
Il a oublié la terreur qu'il m'inspirait lorsque enfant il me disait: "Viens faire un bisou à papa!", que je lui donnait son bisou, et qu'ensuite il en redemendanit et me contraignait physiquement pour que je lui donne "ses bisous"; il me maintenait fermement contre lui, et si j'essayais de m'échapper il usait de sa force et de son autorité, c'est un malade aussi, un grand malade.

J'ai vécu dans la terreur de ces deux là.
Cette terreur est toujours là qui me bouffe depuis des décennies, et ils en rajoutent encore, ils continuent d'en rajouter, comme si j'étais au monde pour les servir, leur servir de sac à vomi, de putching-ball, de déversoir à mépris.
Stop

dimanche 11 juillet 2010

gavage

Cauchemar de décembre 1997:

"Je suis un bébé, c'est moi mais quand j'étais bébé. Je suis portée par un adulte, je ne peux pas bouger.
Je vis quelque chose d'atroce, un malaise physique très difficile à décrire, ça concerne les poumons, la gorge, la bouche. J'ai un tuyau enfoncé dans la bouche jusqu'à la gorge, quelque chose me remplit tout cet espace et c'est physiquement horrible; je vais mourir tellement je suis mal, j'étouffe, c'est toute la sphère de la tête et du haut du corps qui est en train de souffrir: le nez, la bouche, la gorge, les poumons.
Je gémis, je fais des bruits de bébé, c'est une lutte contre ce malaise cette agression.
C'est quelque chose de vital, cette impression que si ça ne s'arrête pas je vais mourir, que - je suis- en train de mourir.
C'est le même étouffement que quand j'avale quelque chose qui se coince dans la gorge, mais là ça dure très longtemps, çà ne s'arrête pas.

En même temps je suis dans l'attente que l'adulte qui me porte fasse cesser ce malaise, c'est la seule chose que j'attends, c'est cette personne qui a le pouvoir de me délivrer, de faire quelque chose pour que ce tuyau s'enlève, que je puisse respirer, que tout redevienne en ordre.
Après, comme ça dure très longtemps j'étouffe complétement, et je me mets à gémir, à crier, parce que je suis en train de mourir, ça fait horriblement mal".

(J'ai fait également de manière répétitive un cauchemar dans lequel je ne pouvais plus respirer, et tentait de demander de l'aide autour de moi, par des gestes, des gémissements, etc. Invariablement les personnes restaient indifférentes et ne s'occupaient pas de moi, je mourrais étouffée là sous leurs yeux.)

Ma mère m'a raconté que lorsque j'étais bébé j'avais fait une bronchite asthmatiforme, que je vomissais les biberons de lait et que je respirais mal.
Que finallement elle avait - quand même- appelé un médecin, que celui-ci lui avait dit de me donner immédiatement des biberons d'eau froide, que j'en avais bu une très grande quantité.
Que j'étais déshydratée et anémiée.
Deux anémies: une bébé et une autre vers 5/6 ans.

Ma mère m'a raconté que j'avais "les deux trous bouchés"
Je m'en rappelle car çà a duré longtemps ce gavage obsessionnel.

Je me rappelle de ces gavages, violents, avec sanctions (la cave) et forçages sous la contrainte physique si je ne terminais pas mon assiette, si ce qu'elle contenait ne passait pas, si ce qu'elle contenait était ce qui était ressorti suite à un haut le coeur.

Si un adulte sain d'esprit était témoin de tels agissements envers un adulte ou un vieillard, je pense qu'il réagirait et tenterait de faire cesser ce genre d'actes.
Chez moi non seulement ils laissaient faire, mais en plus ils participaient parfois volontiers (mon frère me tenait les bras en arrière pendant que ma mère m'enfonçait de force la nourriture dans la bouche, mon père m'effrayait en me menaçant pour que je mange et termine mon assiette, il est quand même intervenu une fois pour faire cesser cette torture , le jour où mon frère me maintenait les bras en arrière).

Alors ce cauchemar, j'y crois, je sais que ce que j'ai revécu là, pendant cette nuit de décembre 97, c'est ce qui s'est réellement passé avant que ma mère appelle le médecin.

Ma mère me mettait sur le pot après chaque repas, et je n'avais pas le droit de me relever tant que rien n'était sorti.
Passé l'âge du pot, je devais aller sur les toilettes des wc après chaque repas, et l'appeler quand quelque chose était sorti avant de tirer la chasse, car il ne fallait pas que je triche pour pouvoir de cette manière aller jouer dehors sans lui avoir fait part de son "dû"...

Lorsque l'occasion s'en présentait, ma mère me comparait aux autres petites filles, devant elles, devant les autres enfants, devant leurs parents:

"Regarde comme elle a de bonnes joues roses Evelyne! Toi tu es toute maigre et toute blanche!"
"Ma fille a les deux trous bouchés!"

samedi 10 juillet 2010

Rester en vie

Je veux rester en vie. Mais pas dans l'enfer. L'enfer c'est d'être en permanence dans la souffrance, pas moyen de sortir du cercle répétitif de l'angoisse liée à la présence permanente des évènements mémorisés et de la recherche de ceux qui ne le sont pas, ou plutôt qui le sont sans être accessibles à ma conscience.
Je ressasse au quotidien les blessures qui n'en finissent pas de se réouvrir, je ressasse au quotidien la quête de ce qui s'est passé quand j'étais toute petite et dont l'accès au contenu s'impose sous la forme de cauchemars, rêves traumatiques et peurs irrationnelles.
Peur de dormir par crainte d'être agressée pendant mon sommeil (mélange de la peur de la venue d'un agresseur réel et de la reviviscence des agressions du passé sous forme de cauchemars, tout celà se mélange quand la nuit vient et qu'il est l'heure d'aller dormir).
Peur et en même temps obsession d'assembler les pièces du puzzle formé de tous les indices apportés par les rêves, les cauchemars, et les éléments réels que j'ai pu glaner, avec peine auprès des membres de ma famille.
Je crois que presque toutes les pièces sont là, à portée de "pensée", mais à trop y réfléchir, à trop m'approcher l'angoisse ressurgit.
Lu récemment: dans ces histoires là, l'amygdale garde la trace de l'évènement, mais l'hypocampe n'a pas construit le souvenir. Protection pour que le coeur ne cesse de battre, pour rester en vie.
Et dans mes cauchemars çà disait çà aussi, c'est dingue: je me débattais pour me réveiller avant de revivre le terme de l'évènement car mon coeur allait cesser de battre, j'allais mourir, ou perdre la raison.

Des indices de plus en plus précis et répétés dans les cauchemars et les rêves durant plusieurs décennies: le bois du lit, l'homme qui entre dans la pièce et qui dit "cou-cou" avant de m'agresser, et la bascule dans l'horreur absolue.

Je crois qu'il n'est pas possible d'imaginer cette angoisse si on ne l'a pas vécue. c'est l'enfer.

Je m'accroche à la vie parce que je suis maman, parce que j'ai revécu dans d'horribles rêves l'abandon et que d'aucune façon je ne pourrais imposer celà à mon enfant.
Je m'y acroche aussi pour... mon chien: pareil, depuis quelque temps le contenu de mes rêves est fréquemment lié à la nécessité de retrouver mon chien, perdu dans la ville suite à l'indifférence de personnes qui l'ont laissé sortir sans se soucier de son sort et de sa protection. je constate ce fait et part à sa recherche dans un état d'angoisse profond: "ils" ne lui ont pas prété attention , ils ne m'ont pas plus porté attention, et je pars seule à sa recherche car il court un danger vital. C'est toujours ce même scénario: cet animal représente sûrement une partie de moi, la partie enfant, sans protection et exposée à tous les dangers. dans ces rêves, retrouver mon chien est vital, si je ne le retrouve pas je mourrai. Et tous mes efforts pour mettre en place des protections sont systématiquement réduits à néant pat "eux " (ma famille),