jeudi 17 juin 2010

réparation émotionnelle

Mon second analyste était attentif à ma souffrance, parfois chaleureux.
Je peux dire aujourd'hui que durant les trois premières années il manifestait un "contre-transfert positif" à mon égard.
Il lui arrivait de poser sa main sur mon bras, de caresser ma joue, un jour il m'a serrée dans ses bras. Il n'y avait pas d'ambiguité, c'était tout simplement tendre et soutenant.
Il acceptait de me donner autant de séances supplémentaires que besoin; en moyenne j'y allais quatre fois par semaine.
Je lui ai expliqué à plusieurs reprises les effets de son attention pour moi, c'était comme une réparation émotionnelle; je découvrais grâce à ce qu'il me donnait, des émotions que je n'avais jamais ressenties, ou alors que j'avais oublié avoir ressenties un jour,mais çà m'étonnerait puisque personne auparavant n'avait pris soin de moi comme il l'a fait.
Je sais qu'il n'était pas conscient de l'effet thérapeutique de son attitude positive; pour lui, ce qui me faisait "avancer" c'était les mots, les souvenirs, les rêves et leurs agencements réciproques.
D'ailleurs s'il en avait été conscient, s'il avait rééllement pris la mesure de l'importance de cette mise en oeuvre émotionnelle, il n'aurait jamais pu agir comme il l'a fait au bout des trois premières années: soit en changeant radicalement d'attitude, du jour au lendemain et en remplaçant cette "solidarité humaine " en actes par une mise à distance froide et brutale. Dans ce cas de figure, cette méconnaissance n'en fait pas un meurtrier d'âme...
Néanmoins, je trouve celà extrêmement grave, cette méconnaissance.
Après avoir été thérapeutique, son attitude a été destructrice, une destruction d'une violence inouie.
J'en paie encore aujourd'hui les pots cassés, quinze ans après. En plus des pots cassés de mon histoire. Ca fait beaucoup. Et c'est inentendable.
C'est d'incompétence professionnelle dont il s'agit.
C'est grave
et c'est inentendable.
D'avoir provoqué une véritable déflagration psychique ne l'a pas interpellé. A la question que j'avais eu l'audace de poser sur la raison de son attitude, il a répondu un "Vous avez entendu" sans appel.
Tout se qui se reconstruisait pas à pas, séance après séance a volé en éclat, psychiquement j'étais morte - une fois de plus.
La parole: une arme de destruction massive.

J'ai mis les pieds ensuite dans un bourbier de mises en situations de répétitions traumatogènes, avec prises de risques , mises en danger vitales... Sans avoir à aucun moment conscience de ce qui se répétait.
Encore aujourd'hui ma vie est menacée.
Et ma mère qui me rebalance une bombe l'an dernier : "C'est bien une D, sale race!".
Re-déflagration.

Emotionnellement je suis un champ de ruines fumantes.

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