jeudi 22 juillet 2010

Ca bouge

Rêves faits cette nuit:


-" Je suis dans un endroit qui est "Chez Moi", ma mère arrive, elle entre, se colle contre moi par derrière, elle essaie de cette manière de me "ré-empriser"...
Je la repousse, lui dis que je ne veux plus la voir, l'entendre, la toucher, je ne veux plus aucun contact avec elle, et je termine par : "Dégage de chez moi"!
Elle essaie de résister, je suis obligée de m'éloigner d'elle, physiquement car je me rends compte que l'emprise est encore là, à l'intérieur de moi, bien présente, la glue/venin...
Je recule donc dans une autre pièce pour mettre une distance physique qui pallierait le manque de distance psychique, et d'un seul coup c'est bon! : intérieurement je me sens libérée de son emprise, et là elle sort de ce lieu.
Elle contre-attaque et repasse la porte vers l'intérieur, je ne dis rien, je n'ai plus besoin de rien dire car intérieurement "çà tient", c'est à dire que la personne qui vient de pénétrer de force dans mon logement m''indiffère, ne me touche pas; du coup, elle repart sans que j'aie eu besoin de lui ordonner de dégager."

-"C'est la nuit, je suis petite et en même temps j'ai mon âge actuel, je suis assise ou accroupie sur le sol, sur un trottoir dans une rue déserte, appuyée contre le mur par mon épaule gauche.
D'un seul coup je suis dans l'univers du trauma que je revis depuis plusieurs décennies dans un cauchemar. Ca se passe derrière moi, c'est à dire qu'il faut que je "jette " ma tête vers l'arrière pour "voir" ce qu'il en a été. Je veux voir, je veux savoir, quitte à affronter l'angoisse et la terreur. Comme je ne peux pas "jeter" ma tête à l'envers, il faut que je la tourne vers la droite pour que la scène traumatique soit dans mon champ de vision.
Je tourne donc la tête vers la droite pour voir ce qui se passe derrière moi; mais en plein milieu de ce mouvement mon cou se bloque, comme si l'axe de rotation normal était réduit de moitié, ça se bloque net comme si à la place de l'articulation qui permet cette rotation de la tête il y avait une barre métallique qui bloque et empêche tout mouvement supplémentaire; ma tête est donc immobilisée à mi-chemin de son trajet vers l'arrière.
Je ressens un désespoir terrible: comme si j'étais condamnée à rester là, dans l'immobilité, à mi-parcours de ma vie.
Le fait de ne pouvoir terminer ce mouvement vers l'arrière pour voir le passé me bloque en même temps le mouvement possible vers l'avenir: je ne peux regarder le passé donc je n'ai plus d'avenir. C'est très clair cette histoire là dans mon rêve.
...Je me rappelle que je décide de tourner tout l'axe de mon corps, ainsi même si ma tête et bloquée à mi-chemin, la scène de l'évènement du passé pourra être dans mon champ de vision, mon corps sera dans l'axe du mouvement. Il y a donc une issue pour continuer d'avancer, l'avenir n'est pas bouché, même si je suis en quelque sorte "handicapée".

-"Je suis dans un lieu de reconstruction: de vieilles bâtisses en pierres mitoyennes: une partie m'appartient, les autres, accolées, appartiennent à d'autres rénovateurs. C'est comme des maisons de villages méridionaux, imbriquées les unes avec les autres.
Je regarde l'état des murs et du toit: le toit est en bon état, les murs aussi, ce qu'il manque c'est la jonction entre les murs et le toit, il y a des espaces à combler.
Je suis dans la partie qui appartient à mes voisins, deux hommes qui sont justement en train de faire avec des matériaux la jonction entre leur partie du mur et le toit, je veux regarder comment ils s'y prennent pour apprendre et faire ensuite la même chose de mon côté.
Mais ils ne m'ont pas vue, et ils font un déplacement de mon côté, j'ai très peur et me dépêche de retourner dans la partie qui m'appartient pour qu'ils ne me voient pas.
Une fois "chez moi", je réfléchis à ce que je viens de faire et prends conscience que cette peur des autres est terrible, et que si je n'en étais pas victime je pourrais créer des liens avec ces personnes et j'avancerais mieux dans ma vie. Mais c'est difficile de surmonter ces réflexes , malgré la prise de conscience j'ai du mal à franchir le pas (envie que çà change mêlée de peur), mon mode de vie solitaire m'apparaît clairement comme une façon d'être au monde contre laquelle j'ai du mal à lutter, mais qui me pèse et j'aimerais pouvoir évoluer."

-

mercredi 21 juillet 2010

souffrance

Réveil au milieu de la nuit avec une souffrance intense.
Face à la réalité sans fioritures
Rappel d'un rêve fait il y a longtemps: "Je marche dans une ville, tout est en noir et blanc, puis progressivement les couleurs reviennent, je ressens un bien-être disparu depuis longtemps."

Pourquoi les couleurs ont-elle à nouveau disparu?
Ma réalité est en noir et blanc, tout a été cassé, c'est épuisant de vivre en monochromie.
Les évènements de ces deux dernières années m'ont affaiblie, je n'ai plus de propension à l'espoir. C'était difficile mais les mots de ma mère ont fait voler en éclat le peu de ressources combatives qui subsistaient. Je ne parviens pas à me reconstituer. sans doute faudra t-il en passer par la case antidépresseurs. Quelle merde!

jeudi 15 juillet 2010

échange constructif avec mon deuxième psychanalyste

Insomnie


Souvenir qui me revient au réveil à 3 heures du matin:

Une réaction typique de mon deuxième analyste à mes propos, peu de temps avant que j'interrompe le travail avec lui, (pour sauver ma peau, qui ne valait déjà plus grand-chose) :

-moi: - "Pourquoi ne m'avez-vous jamais dit que c'était condamnable par la loi ce que m'a fait mon grand-père?

-lui: ...

-moi: -"Ca vaut 15 ans de prison!"

-lui : (avec sa voix des "mauvais jours") - "C'est passible de "

-moi : -"Je pense que la psychanalyse a un problème avec la loi."

-lui : (du "tac au tac") - "C'est vous qui avez un problème avec la loi!"






S............ de psychanalyste!!!!!!!!!!!!!!!!!!

J'en pleure encore aujourd'hui, et ça fait douze ans.
J'avais commencé à pleurer à gros sanglots lorsqu'à l'époque j'avais découvert ce que la loi disait des condamnations correspondant à ce que j'avais subi enfant de la part de mon grand-père.
D'où la question à mon psy lors de la séance suivante.
Sa réponse m'a tuée un peu plus.

J'ai la haine.

mercredi 14 juillet 2010

l'enfer du sentiment de culpabilité suite

C'est de la glue
Une glue-venin ( cf: rêve avec la vipère et mon chien:"Mon chien va très mal, à un moment donné, peut être m'a t'il léché, j'ai du venin épais au bord de la bouche, c'est très fort, ça colle comme une forte glue, je recrache aussitôt et m'essuie la bouche."), je la recrache mais il en reste encore, et le venin même s'il n'a pas réussi à me tuer "complètement", est encore actif.

l'enfer du sentiment de culpabilité

Si s'était agi d'une personne autre que ma mère, je veux dire d'une personne qui ne fasse pas partie de ma famille, qui m'avait dit : "C'est bien une D, Sale race!", j'aurais la possibilité de porter plainte, même si cela n'irait pas "très loin", ce serait entendable socialement. Les insultes raciales sont interdites dans notre pays, il y a des lois qui sont faites pour protéger les citoyens dans ces situations.
Cette seule démarche serait déjà un début de réparation parce que le caractère destructeur de cet acte subi serait reconnu, entendu.

Aujourd'hui je m'interroge sur mon attitude face à cet acte: je me sens , bien malgré moi, coupable. Et cette culpabilité m'empêche de réagir sainement; c'est à dire que je n'en parle pas, je ne mets pas celà à distance et çà me ronge intérieurement comme un acide que mon corps et mon esprit ne parviennent pas à évacuer.

Lorsque mes beau-parents me demandent des nouvelles de ma mère je bafouille n'importe quoi et change de sujet de conversation; je devrais , il faut que, je dise la vérité: je n'ai plus de contact avec elle depuis qu'elle m'a traitée de "Sale race". Point barre. Je sais l'effet de sidération, et la bouillie qui se formera dans leur esprit, la difficulté qu'ils auront à "penser" celà, mais tant pis, çà fera son chemin ou pas, ce qui importe c'est que moi, je sois au clair avec çà, que je remette cet acte à sa place: c'est le sien, c'est sa responsabilité, sa folie à elle, et j'en suis la victime. Re point barre.
Pareil avec le reste de la famille.
Continuer à avoir honte et à prendre sur moi les actes fous des autres me détruit, autant mourir demain s'il faut continuer à vivre sur ce mode-là; mais je n'ai pas envie de mourir, pas assez en tout cas.

Je culpabilise aussi pour mon père, vieux, seul, malade. Je suis la seule à prendre de ses nouvelles, et ce n'est pas une situation simple non plus: il a jeté tous les autres, mon père "jette" les gens au sens propre (anciennes compagnes, mon frère, ses frères, ses amis, les professionnels auquels il a parfois à à faire) et après il ne comprend pas pourquoi tous ces gens ne prennent plus de ses nouvelles. Il est odieux avec tout le monde, et pour lui " Ce sont tous des cons".
Il s'accroche à moi et voudrais que je l'accueille chez moi, que je m'occupe de lui au quotidien, de ses vieux jours.
Il a oublié la violence que j'ai vécue durant toute mon enfance et mon adolescence, violence qu'il m'a infligée directement et aussi violence de ses actes envers mon frère et ma mère dont j'étais le témoin impuissant.
Il a oublié m'avoir traitée de folle " Va te faire soigner!"- à plusieurs reprises lorsque je lui ai dit que son père avait abusé de moi sexuellement.
Il a oublié la terreur qu'il m'inspirait lorsque enfant il me disait: "Viens faire un bisou à papa!", que je lui donnait son bisou, et qu'ensuite il en redemendanit et me contraignait physiquement pour que je lui donne "ses bisous"; il me maintenait fermement contre lui, et si j'essayais de m'échapper il usait de sa force et de son autorité, c'est un malade aussi, un grand malade.

J'ai vécu dans la terreur de ces deux là.
Cette terreur est toujours là qui me bouffe depuis des décennies, et ils en rajoutent encore, ils continuent d'en rajouter, comme si j'étais au monde pour les servir, leur servir de sac à vomi, de putching-ball, de déversoir à mépris.
Stop

dimanche 11 juillet 2010

gavage

Cauchemar de décembre 1997:

"Je suis un bébé, c'est moi mais quand j'étais bébé. Je suis portée par un adulte, je ne peux pas bouger.
Je vis quelque chose d'atroce, un malaise physique très difficile à décrire, ça concerne les poumons, la gorge, la bouche. J'ai un tuyau enfoncé dans la bouche jusqu'à la gorge, quelque chose me remplit tout cet espace et c'est physiquement horrible; je vais mourir tellement je suis mal, j'étouffe, c'est toute la sphère de la tête et du haut du corps qui est en train de souffrir: le nez, la bouche, la gorge, les poumons.
Je gémis, je fais des bruits de bébé, c'est une lutte contre ce malaise cette agression.
C'est quelque chose de vital, cette impression que si ça ne s'arrête pas je vais mourir, que - je suis- en train de mourir.
C'est le même étouffement que quand j'avale quelque chose qui se coince dans la gorge, mais là ça dure très longtemps, çà ne s'arrête pas.

En même temps je suis dans l'attente que l'adulte qui me porte fasse cesser ce malaise, c'est la seule chose que j'attends, c'est cette personne qui a le pouvoir de me délivrer, de faire quelque chose pour que ce tuyau s'enlève, que je puisse respirer, que tout redevienne en ordre.
Après, comme ça dure très longtemps j'étouffe complétement, et je me mets à gémir, à crier, parce que je suis en train de mourir, ça fait horriblement mal".

(J'ai fait également de manière répétitive un cauchemar dans lequel je ne pouvais plus respirer, et tentait de demander de l'aide autour de moi, par des gestes, des gémissements, etc. Invariablement les personnes restaient indifférentes et ne s'occupaient pas de moi, je mourrais étouffée là sous leurs yeux.)

Ma mère m'a raconté que lorsque j'étais bébé j'avais fait une bronchite asthmatiforme, que je vomissais les biberons de lait et que je respirais mal.
Que finallement elle avait - quand même- appelé un médecin, que celui-ci lui avait dit de me donner immédiatement des biberons d'eau froide, que j'en avais bu une très grande quantité.
Que j'étais déshydratée et anémiée.
Deux anémies: une bébé et une autre vers 5/6 ans.

Ma mère m'a raconté que j'avais "les deux trous bouchés"
Je m'en rappelle car çà a duré longtemps ce gavage obsessionnel.

Je me rappelle de ces gavages, violents, avec sanctions (la cave) et forçages sous la contrainte physique si je ne terminais pas mon assiette, si ce qu'elle contenait ne passait pas, si ce qu'elle contenait était ce qui était ressorti suite à un haut le coeur.

Si un adulte sain d'esprit était témoin de tels agissements envers un adulte ou un vieillard, je pense qu'il réagirait et tenterait de faire cesser ce genre d'actes.
Chez moi non seulement ils laissaient faire, mais en plus ils participaient parfois volontiers (mon frère me tenait les bras en arrière pendant que ma mère m'enfonçait de force la nourriture dans la bouche, mon père m'effrayait en me menaçant pour que je mange et termine mon assiette, il est quand même intervenu une fois pour faire cesser cette torture , le jour où mon frère me maintenait les bras en arrière).

Alors ce cauchemar, j'y crois, je sais que ce que j'ai revécu là, pendant cette nuit de décembre 97, c'est ce qui s'est réellement passé avant que ma mère appelle le médecin.

Ma mère me mettait sur le pot après chaque repas, et je n'avais pas le droit de me relever tant que rien n'était sorti.
Passé l'âge du pot, je devais aller sur les toilettes des wc après chaque repas, et l'appeler quand quelque chose était sorti avant de tirer la chasse, car il ne fallait pas que je triche pour pouvoir de cette manière aller jouer dehors sans lui avoir fait part de son "dû"...

Lorsque l'occasion s'en présentait, ma mère me comparait aux autres petites filles, devant elles, devant les autres enfants, devant leurs parents:

"Regarde comme elle a de bonnes joues roses Evelyne! Toi tu es toute maigre et toute blanche!"
"Ma fille a les deux trous bouchés!"

samedi 10 juillet 2010

Rester en vie

Je veux rester en vie. Mais pas dans l'enfer. L'enfer c'est d'être en permanence dans la souffrance, pas moyen de sortir du cercle répétitif de l'angoisse liée à la présence permanente des évènements mémorisés et de la recherche de ceux qui ne le sont pas, ou plutôt qui le sont sans être accessibles à ma conscience.
Je ressasse au quotidien les blessures qui n'en finissent pas de se réouvrir, je ressasse au quotidien la quête de ce qui s'est passé quand j'étais toute petite et dont l'accès au contenu s'impose sous la forme de cauchemars, rêves traumatiques et peurs irrationnelles.
Peur de dormir par crainte d'être agressée pendant mon sommeil (mélange de la peur de la venue d'un agresseur réel et de la reviviscence des agressions du passé sous forme de cauchemars, tout celà se mélange quand la nuit vient et qu'il est l'heure d'aller dormir).
Peur et en même temps obsession d'assembler les pièces du puzzle formé de tous les indices apportés par les rêves, les cauchemars, et les éléments réels que j'ai pu glaner, avec peine auprès des membres de ma famille.
Je crois que presque toutes les pièces sont là, à portée de "pensée", mais à trop y réfléchir, à trop m'approcher l'angoisse ressurgit.
Lu récemment: dans ces histoires là, l'amygdale garde la trace de l'évènement, mais l'hypocampe n'a pas construit le souvenir. Protection pour que le coeur ne cesse de battre, pour rester en vie.
Et dans mes cauchemars çà disait çà aussi, c'est dingue: je me débattais pour me réveiller avant de revivre le terme de l'évènement car mon coeur allait cesser de battre, j'allais mourir, ou perdre la raison.

Des indices de plus en plus précis et répétés dans les cauchemars et les rêves durant plusieurs décennies: le bois du lit, l'homme qui entre dans la pièce et qui dit "cou-cou" avant de m'agresser, et la bascule dans l'horreur absolue.

Je crois qu'il n'est pas possible d'imaginer cette angoisse si on ne l'a pas vécue. c'est l'enfer.

Je m'accroche à la vie parce que je suis maman, parce que j'ai revécu dans d'horribles rêves l'abandon et que d'aucune façon je ne pourrais imposer celà à mon enfant.
Je m'y acroche aussi pour... mon chien: pareil, depuis quelque temps le contenu de mes rêves est fréquemment lié à la nécessité de retrouver mon chien, perdu dans la ville suite à l'indifférence de personnes qui l'ont laissé sortir sans se soucier de son sort et de sa protection. je constate ce fait et part à sa recherche dans un état d'angoisse profond: "ils" ne lui ont pas prété attention , ils ne m'ont pas plus porté attention, et je pars seule à sa recherche car il court un danger vital. C'est toujours ce même scénario: cet animal représente sûrement une partie de moi, la partie enfant, sans protection et exposée à tous les dangers. dans ces rêves, retrouver mon chien est vital, si je ne le retrouve pas je mourrai. Et tous mes efforts pour mettre en place des protections sont systématiquement réduits à néant pat "eux " (ma famille),

samedi 3 juillet 2010

mon rêve des "gros-oeil" et les vampires de Gérard Lopez

J'ai retrouvé dans la lecture de l'ouvrage de Gérard Lopez "Le vampirisme au quotidien" une symbolisation similaire à celle qui émergeait dans un rêve fait en 1996:

Rêve du 10/12/1996

"A l’entrée d’une ville fortifiée, une foule est amassée devant une porte d’entrée monumentale. Je suis dans cette foule.

Il se passe un évènement pas naturel, comme dans les dessins animés pour enfants : un être ou une chose se transforme très rapidement devant la foule, c’est bizarre et impressionnant.
Il s’agit d’une personne à qui l’on a fait du mal, elle se transforme en une personne qui est comme un extra-terrestre, l’apparence générale est humaine mais les traits du visage sont grossiers et « typiques » (comme peuvent être typiques les traits d’une personne trisomique).
Elle a un œil énorme, (l’autre est normal), il déborde sur le côté de la tête, elle porte dessus un verre encore plus énorme comme une loupe ou des lunettes.
Ce personnage pénètre dans la ville…le fait qu’il y soit entré entraîne des perturbations extraordinaires et très graves : à son contact, plein d’autres personnes, qui étaient humaines et normales, se transforment et deviennent comme elle.
Physiquement ils se ressemblent tous, il y en a énormément.
Ils deviennent comme des envahisseurs, ce sont des méchants car ils se nourrissent des hommes (donc de ceux qui n’ont pas été transformés), ça dure très longtemps, on en voit plein, partout dans les rues des villes, les humains qui sont attrapés se font manger par les cannibales à Gros-œil.

Dans le rêve je suis humaine, là plus en tant qu’observatrice et je crois que je ne me sens pas en danger mais je vois les autres en danger. Malgré cela je pense que je suis symboliquement comme ces mauvais personnages.
…des hommes résistent, comme dans une guerre- contre ce fléau qui menace l’humanité. Parmi eux certains ont un rôle clé à jouer pour retourner la situation ; ils peuvent par leurs paroles transformer cet état de fait car ils portent en eux la solution contre l’inhumanité des êtres à« Gros-œil ».

On est dans la rue, les Gros-œil sont en groupes, on attend la venue d’un homme important, il va venir arranger tout celà, mais il est en retard.
Les Gros-œil continuent donc d’attraper les rares humains qu’il reste pour les manger, mais ils ont comme les chevaux une œillère, pour atténuer l’effet du gros-œil.
…retour au départ : devant la grande porte d’entrée de la ville, une femme (humaine) se transforme en « gros-œil » parce qu’on l’a fait souffrir, elle devient comme eux ( c’est à ce moment-là du rêve que je comprends ce phénomène de transformation d’un être humain en être inhumain qui mange les autres)."

Si dans mon rêve les « agresseurs/vampires » sont affublés d’une manière anecdotique d'un « gros-œil » c’est en relation avec mon histoire personnelle : mon père lorsque j’étais enfant me faisait « les gros yeux » , cela m’effrayait et me faisait pleurer ; il aimait fanfaronner en public en montrant ainsi son pouvoir sur moi

dimanche 20 juin 2010

Falaise

Un rêve récent:
"J'emprunte un chemin que l'on m'a conseillé pour marcher. Très rapidement j'arrive à un passage infranchissable: le chemin est coupé net, c'est en hauteur et il est coupé par une falaise à pic d'environ 200 mètres de haut. Je ne comprends pas, c'est comme si cette falaise venait d'être crée, coupée nette avec une machine, il n'y a pas d'escalier, pas de prises pour les mains et les pieds (même équipé avec du matériel d'alpiniste c'est infranchissable).
Je suis bloquée sur cette partie du chemin: le retour est bloqué aussi, mais je ne me suis pas rappellée de quelle manière au réveil du rêve.
Je parviens à utiliser mon téléphone portable pour appeler du secours et ne pas rester là ou je mourrais.
Cette falaise est très angoissante.

jeudi 17 juin 2010

réparation émotionnelle

Mon second analyste était attentif à ma souffrance, parfois chaleureux.
Je peux dire aujourd'hui que durant les trois premières années il manifestait un "contre-transfert positif" à mon égard.
Il lui arrivait de poser sa main sur mon bras, de caresser ma joue, un jour il m'a serrée dans ses bras. Il n'y avait pas d'ambiguité, c'était tout simplement tendre et soutenant.
Il acceptait de me donner autant de séances supplémentaires que besoin; en moyenne j'y allais quatre fois par semaine.
Je lui ai expliqué à plusieurs reprises les effets de son attention pour moi, c'était comme une réparation émotionnelle; je découvrais grâce à ce qu'il me donnait, des émotions que je n'avais jamais ressenties, ou alors que j'avais oublié avoir ressenties un jour,mais çà m'étonnerait puisque personne auparavant n'avait pris soin de moi comme il l'a fait.
Je sais qu'il n'était pas conscient de l'effet thérapeutique de son attitude positive; pour lui, ce qui me faisait "avancer" c'était les mots, les souvenirs, les rêves et leurs agencements réciproques.
D'ailleurs s'il en avait été conscient, s'il avait rééllement pris la mesure de l'importance de cette mise en oeuvre émotionnelle, il n'aurait jamais pu agir comme il l'a fait au bout des trois premières années: soit en changeant radicalement d'attitude, du jour au lendemain et en remplaçant cette "solidarité humaine " en actes par une mise à distance froide et brutale. Dans ce cas de figure, cette méconnaissance n'en fait pas un meurtrier d'âme...
Néanmoins, je trouve celà extrêmement grave, cette méconnaissance.
Après avoir été thérapeutique, son attitude a été destructrice, une destruction d'une violence inouie.
J'en paie encore aujourd'hui les pots cassés, quinze ans après. En plus des pots cassés de mon histoire. Ca fait beaucoup. Et c'est inentendable.
C'est d'incompétence professionnelle dont il s'agit.
C'est grave
et c'est inentendable.
D'avoir provoqué une véritable déflagration psychique ne l'a pas interpellé. A la question que j'avais eu l'audace de poser sur la raison de son attitude, il a répondu un "Vous avez entendu" sans appel.
Tout se qui se reconstruisait pas à pas, séance après séance a volé en éclat, psychiquement j'étais morte - une fois de plus.
La parole: une arme de destruction massive.

J'ai mis les pieds ensuite dans un bourbier de mises en situations de répétitions traumatogènes, avec prises de risques , mises en danger vitales... Sans avoir à aucun moment conscience de ce qui se répétait.
Encore aujourd'hui ma vie est menacée.
Et ma mère qui me rebalance une bombe l'an dernier : "C'est bien une D, sale race!".
Re-déflagration.

Emotionnellement je suis un champ de ruines fumantes.

dimanche 6 juin 2010

une voisine pas concernée

Un souvenir: j'ai une dizaine d'années, un dimanche, scène d'une extrême violence entre mes parents; je m'interpose entre eux, mon père hurle le poing levé qu'il va la tuer.
....Après, une fois le "calme" revenu, je sors de la maison, je suis dans un état second, difficile à décrire, j'ai eu TROP peur.
Je ne sais que faire, où aller, cette violence m'a envahie puissamment, je n'arrive pas à sortir de cette tempête émotionnelle.
Je vois la voiture de la vieille dame sur le parking de sa résidence secondaire à une vingtaine
de mètres de la maison de mes parents.
Elle a sans doute entendu les hurlements, c'est l'été, les fenêtres sont ouvertes.
Bêtement je ressens un espoir: dans ma tête d'enfant terrorisée je me dis qu'elle va m'accueillr, me parler, me rassurer.
Je me rends chez elle.
Elle taille ses massifs de fleurs, me salue puis ne prête plus attention à ma présence. Je ne comprends pas, à l'intérieur je "tombe" encore un peu plus bas.
Je ne sais que faire de moi dans cet état.
Je repars, je comprends qu'elle n'a pas envie de ma présence à ses côtés ce jour là.

exhangue

sale période

je suis exhangue

avec ces bullets in my head

Où trouver de l'aide?

aucun commentaire- no comments

suis-je si monstrueuse

déshumanisée

samedi 5 juin 2010

rêve de vipère

Un rêve très long, fait ce matin avant mon réveil, il ne m'en reste que cette partie:

" ..... dans ma cuisine , en ouvrant la porte d'un placard je vois le corps d'un serpent jaune enroulé, c'est une vipère. J'en vois ensuite une seconde à proximité.
Je ne suis pas seule dans la cuisine, je dis à la personne présente qu'il y a des vipères dans le placard et lui dis de sortir; je vois mon chien sous la table à proximité de la porte ouverte du placard, je l'appelle pour qu'il vienne avec nous mais il ne comprends pas l'urgence de la situation et se déplace dans la pièce, je me précipite pour le récupérer.
Maic c'est déjà trop tard: il a un comportement anormal, très ralenti, sans tonus, sa tête pend, il bave une substance très épaisse et je vois de l'urine qui sort entre ses pattes arrière.

De sa bouche sortent les deux crochets de la première vipère: c'est une espèce de tout petit objet avec deux bouts "en corchets" aux extrémités. En fait , la vipère ne l'a pas vraiment mordue, elle a déposé ses crochets dans la gueule de mon chien, ou bien mon chien l'a vu sur le sol et l'a absorbé.
Cet objet "crochet" est tout gluant d'épais venin. Je le lance au loin sur le sol, puis regrette aussiôt mon geste car il peut encore être actif si quelqu'un ou un animal entre en contact avec sans savoir ce que c'est.
Mon chien va très mal, à un moment donné, peut être m'a t'il léché, j'ai du venin épais au bord de la bouche, c'est très fort, ça colle comme une forte glue, je recrache aussitôt et m'essuie la bouche.

J'ai suis paniquée pour mon chien, je le porte contre moi et me demande s'il a avalé bcp de venin, cette dose qu'il a eu dans la bouche va t-elle le tuer ou simplement le rendre un peu malade?

Je porte mon chien d'une main et de l'autre veux téléphoner au vétérinaire, ça dure longtemps, je n'y arrive pas, je ne trouve pas le numéro, et suis handicapée pour le chercher du fait que ma main droite porte mon chien, que je ne peux pas lâcher, comme si le fait de le poser, de ne plus l'avoir contre moi c'était le laisser mourir.
Je prends conscience du temps que je perds, et décide de partir directement chez le vétérinaire sans téléphoner avant, même si c'est fermé il y aura sûrement une garde d'urgences.

Je suis dans la clinique vétérinaire avec mon chien; j'explique ce qui s'est passé: mon chien a du venin de vipère dans la gueule et va très mal, je ne sais pas si il en a avalé beaucoup ou pas mais il est en danger de mort.
On ne me prend pas au sérieux, car il n'a pas été mordu, ils me regardent comme si je paniquais pour rien et ne comprennent pas la gravité de la situation; il faut que j'insiste, finallement un vétérinaire examine mon chienà la va-vite dans la salle d'attente, une simple examen comme s' il ne me croyait pas que mon chien a du venin de vipère dans le corps.

C'est horrible, j'ai trop peur que mon chien meurt, et personne ne veut lui apporter le soins nécessaires parce qu'ils ne m'ont pas prise au sérieux. Mon chien c'est mon alter égo, ce n'et pas qu'un chien, c'est aussi une partie de moi, la partie encore vivante, s'il meurt je ne survivrai pas, je mourrai aussi, je n'aurai pas la force de vivre sans lui et notre affection réciproque."
Je me suis réveillée à ce moment là.

J'ai pleuré, des gros sanglots bruyants, incontrolables. Ca m'a fait du bien, je ne pleurais plus depuis très longtemps, ça ne sortait pas, ça restait coincé loin comme si je n'avais plus assez de vie en moi pour ressentir des émotions.

Depuis quelques semaines mon état est de plus en plus pré-occupant, je me sens au bord de l'abîme et impuissante. Plus d'énergie, comme si je devais ramper à nouveau pour survivre.
J'ai pris conscience hier soir qu'il me fallait trouver de l'aide, voir un psy, mais je ne peux plus voir "n'importe qui", il faut que je trouve un professionnel spécialisé en psychotaumatologie. Je n'en peux plus d'être obligée de me reconstituer à grand peine après toutes ces expériences négatives, voire désastreuses avec des psy incompétents dans ce domaine. Mon cheminement est épuisant, je n'en peux plus, vraiment. Je vais essayer encore, parce que je ne veux pas laisser mon fils et mon chien, sans eux je partirais, c'est trop de souffrance, je suis exhangue.


Ce qui m'est venu après ce rêve:

- ne pas pouvoir lâcher mon chien pour le poser: c'est la "tenue" en moi de la petite fille, ne pas la lâcher, comme je ne pouvais pas passer ma route sans revenir auprès de l'enfant au visage arraché dans le rêve "retrouvailles". Si je ne reste pas connectée d'une manière ou d'une autre avec la petite fille que j'étais, elle mourra. Et moi -d'aujourd'hui- aussi.
-la première vipère, qui a déposé du venin dans la gueule de mon chien: ma mère (ses propos l'année dernière: "C'est bien une D, sale race!")
-cette glue épaisse dans la gueule de mon chien puis sur ma bouche: peut-être le fait de ne pouvoir mettre des mots sur cet évènement, de ressentir une telle honte, de ne pouvoir en parler du fait du tabou social: c'est ma mère, ce serait n'importe quel quidam, le récit de cet évènement aurait un impact très différent sur mon interlocuteur. De la colle ("glue") toxique tente de me "fermer la bouche". Celà me renvoit aussi au cauchemar répétitif dans lesquel je subis un viol par fellation enfant
-le fait de ne pas parvenir à trouver le numéro de téléphone du vétérinaire: mes difficultés à trouver un professionnel pour m'aider, depuis trente ans aussi...
-l'attitude des vétérinaires: l'attitude des psy avec lesquels j'ai travaillé dans le passé:- je n'ai pas été mordue - il n'y a pas de traces visibles- et on ne me croyait pas ou on banalisait ou on me renvoyait des choses qui n'avaient rien à voir. Je n'étais pas entendue, et j'en crevais un peu plus à chaque fois.
A celà se rajoute le fait que la semaine dernière j'ai eu un échange de mails avec mon frère, je lui ai donné des éléments concrets de mon histoire, des faits qu'il ignorait, sa réaction était prévisible, il a peur pour l'état de santé de sa mère par rapport aux propos qu'elle m'a envoyés l'an dernier, il a peur qu'elle ait la maladie d'Alzheimer, il ne peut concevoir que ces propos correspondent vraiment à son état d'esprit envers moi, et ce, depuis toujours. Je ne me sens pas entendue, une fois de plus, et de nouveau laissée seule sur le bord du chemin. De toute façon je le sais depuis très longtemps: ce que j'ai subi est inentendable. Et puis l'entendre vraiment c'est se laisser contaminer par toute cette horreur, les gens se protègent.
Il ne reste plus qu'à crever à petit feu dans une solitude absolue.

mardi 18 mai 2010

rêve

Fait cette nuit:

... dans un drôle d'endroit, tout de traviole, insécurisant, dans lequel je ne dois pas m'attarder longtemps; c'est très humide, un peu comme une vieille cave mais il n'y fait pas sombre....
Je récupère in extremis sur le sol gorgé d'eau sale un minuscule animal: un petit chien de la taille d'un bébé souris, il était en train de se noyer, dans très peu d'eau, mais comme il est minuscule çà aurait suffit pour le noyer.
Cet animal est très important pour moi, comme s'il s'agissait de mon bébé, mais en animal; il est très fragile et complètement dépendant de moi. Il est tellement petit et fragile que je dois faire attention à mes gestes pour bien le maintenir contre moi et qu'il ne re-tombe pas et ne meure pas.
Je vois au sol une ratte et une grande quantité de petits rats, groupés près de leur mère, dont une partie sont sous l'eau, une espèce de plastique transparent recouvre le tout, j'ai la pensée de les sauver eux-aussi, mais faire celà c'est mettre en péril la vie de mon minuscule chien (où le mettre sans danger pour lui le temps que je m'occupe des rats? et rester dans cet endroit plus longtemps me met en danger moi aussi).
Je pars donc sans sauver les rats, dans le rêve je ne ressens pas beaucoup d'émotion mais au réveil celà me perturbe de les avoir laissé mourir sans être intervenue.

En écrivant le récit de ce rêve me vient le souvenir de la cave dans laquelle mes parents m'enfermaient, petite, lorsque je n'avais pas terminé mon assiette; il y avait souvent de l'eau, et un jour elle était carrément inondée, je restais assise en haut des escaliers; souvenir d'une fois où j'y étais avec mon frère, mes parents l'avaient puni lui-aussi.
J'avais peur de cette cave, de ce qu'elle pouvait contenir, elle était très grande et du haut de l'escalier on ne voyait pas ce qu'il y avait au fond.


Rêve en écho à un autre rêve fait une dizaine d'années en arrière, pendant la période terrible de reviviscence traumatique.
Redécouvert par hasard, alors qu'il dort en sécurité au fond de ma malle en bois fermée à double tour, à l'occasion de la lecture hier soir d'un ouvrage de l'un de mes anciens thérapeutes. Plusieurs rêves que je lui avais rapportés à l'époque figurent dans son ouvrage; cette lecture m'a complètement déstabilisée, d'une part en redécouvrant ces récits que je n'avais plus en mémoire, ou quasiment plus; et surtout en découvrant les commentaires du thérapeute.
Impression à cette lecture qu'à l'époque il ne donnait "pas cher de ma peau"!
Je ne me reconnais pas dans ses commentaires, beaucoup d'analyses justes sur l'analyse des rêves et cauchemars post traumatiques, mais son positionnement ne me correspond pas, il applique son crédo théorique d'une manière que je trouve "plaquée", sans nuances, et surtout, son analyse porte sur un système de(dys-) fonctionnement familial alors que mon vécu, mon ressenti, à l'époque nécessitait une analyse axée sur la prise en compte des phénomènes de reviviscences post-traumatique et leurs effets délétères sur le psychisme.
C'était ma lutte, et çà l'est toujours; le dysfonctionnement familial est une chose établie, que j'ai d'ailleurs commencé à dénoncer haut et fort au sein de ma famille etai pris des dispositions concrètes pour m'en éloigner/ échapper. mais la gestion de la terreur et de la crainte de déflagration psychique présentes dans mes nuits de cauchemars sont l'essentiel de ce qu'il me reste à travailler et "régler".

D'autre part, certaines de ses analyses tombent "à côté", il évoque le fait que dans mes cauchemars je me "rendorme" à plusieurs reprises, comme une difficulté pour moi à faire face à l'horreur des évènements dramatiques de la petite enfance, or, pour moi , dans ces cauchemars, le fait de me rendormir à chaque fois c'était l'impossibilité de me réveiller tant l'effroi paralysait tout mon être: je retombais dans le sommeil, mon esprit était dans une lutte "sans merci" face à la reviviscence traumatique, le sommeil me happait une fois de plus pour me faire revivre la scène vécue dans l'enfance dans toute son horreur, répétition effroyable, paraissant sans issue. Le sommeil n'était pas une fuite dans l'inconscience, comme semble le suggérer mon thérapeute dans ses commentaires, mais au contraire un piège qui me faisait re-basculer dans l'horreur absolue.
C'était d'ailleurs tellement effroyable qu'à cette époque je ne m'endormais que d'épuisement, tellement je luttais contre le sommeil, de crainte de mourir pendant le cauchemar.

jeudi 13 mai 2010

rêve

Fait cette nuit:

C'est la nuit je suis couchée, c'est à la fois ici, maintenant, et dans mon enfance, je ne sais pas où.
Il se passe quelque chose d'inhabituel, j'entends quelqu'un arriver, il y a des bruits et une présence qui arrive dans ma chambre. Je panique et çà démarre comme dans mon cauchemar: paralysie du corps et de la voix et angoisse de mort. Mais je parviens à sortir de cet état qui dure à peine quelques secondes. Je retrouve la force de parler et essaie de vivre cette situation "normalement" malgré que je ne sache pas qui s'approche et que rien ne concorde avec ce qui se passe habituellement.
La personne s'approche de moi, je parviens à dire, (en pensant que même si cette personne est animée de mauvaises intentions, ce que je dirai permettra peut-être de l'empêcher de me faire du mal), le mot "Maman", je l'articule faiblement mais distinctement: "Ma-man, Ma-man".
Comme si celà pouvait me protéger du danger qui s'annonce et faire repartir cet inconnu ou faire venir ma mère.
La personne est toute proche, elle pose ses mains sur moi: au niveau de ma poitrine, et saisit les pointes de mes seins avec les doigts. A ce moment-là je comprends que je n'ai aucun recours.
Je me demande qui fait celà et me réveille juste avant de sombrer dans l'horreur.
Réveil avec les bras croisés sur la poitrine et les jambes croisées également. Pas de terreur au réveil mais le sentiment que ce rêve est un fac-similé du cauchemar avec tentative de modification de la situation et échec.


mercredi 12 mai 2010

garder le silence

Protéger les autres est devenu une seconde nature, protéger ses propres bourreaux et l'entourage familial.
Prise de conscience bien tardive et surtout épuisement. Plus beaucoup de forces pour continuer à contenir les effets des projectiles envoyés à bout portant. Blessures qui explosent les franges des cicatrices anciennes. Coeur déchiqueté et souffrance aigue, à contenir à domestiquer encore et encore. Trouver des prétextes pour refuser les invitations des amis, rester seule, parce que la souffrance est tellement atroce, lancinante , permanente que vivre avec les autres devient une torture par manque d'énergie à faire semblant d'aller bien.
Peut-être devrais-je rompre le silence, dire à ceux qui me demanderont: "Pourquoi as-tu coupé les ponts avec ta pauvre mère?" que ma mère m'a assassinée, autant de fois que celà lui a été possible, par ses actes de négligence, par l'absence de protection, par ses propos cruels, par ma mise en danger en me livrant autoritairement aux agissements de son beau-père incestueux...

Cette femme est folle, un jour j'aurai sans doute pitié d'elle, si je trouve encore la force de surmonter mes blessures, la force de survivre.

accident de famille

Il vaut mieux porter les séquelles d'un accident de voiture que celles d'un accident de famille.

Quel soignant oserait dire à l'accidenté qu'il devrait porter son attention sur le passé du chauffard qui l'a emboutit et envoyé à l'hopital?
On s'occupe des blessures, on les soigne et on compatit avec la personne accidentée.

S'il s'agit d'un accident de famille, déjà, çà ne se voit pas, et on n'en parle pas parce que d'une manière générale on a tellement honte de ce qui nous est arrivé qu'on le garde pour soi.
Si un jour on en parle , dans un contexte sensé être approprié à ce genre de traitement, là on vous dit " Votre mère est victime de son propre passé, elle n'est pas responsable de ce que vous subissez" ou bien " Quel est votre intérêt à vous prétendre traumatisée?, Quel en est l'enjeu?"

C'est scandaleux, c'est au delà de la méconnaissance, au-delà de la non-assistance à personne en danger, c'est un assassinat perpétré sur la victime d'un crime.

Il est des massacres d'âmes qui passent inaperçus, pas par manque de lisibilité mais pour cause de cécité mentale, de lâcheté et d'incompétence crasse.

vendredi 30 avril 2010

Répétition

En relisant ce que j'ai écrit les jours précédents je prends conscience que ce passage d'une des lettres destinées à mon second analyste aurait pu être également destiné au premier:

"Vous avez pris à votre compte ce don qui s'annonçait. Vous vous êtes identifié comme un destinataire unique de ce qui s'offrait avec des points de suspension. ce qui s'offrait...Vous vous en êtes accaparé pour aussitôt le recouvrir de décombres- comme si celà ne suffisait pas tous ces décombres traversés."

Mon premier analyste s'est accaparé mon désir- transférentiel- pour passer à l'acte sexuellement avec moi, sa patiente.

Le second se l'est accaparé pour me le jeter à la figure comme s'il en était le destinataire (j'écrivais des poésies et les lui donnais à lire), ce faisant il a brisé le lien transférentiel qui nous unissait dans ce travail et a pris à son compte pour le détruire un élan vital qui ne le concernait pas.

Peut-être y a t-il un lien entre ces deux évènements, mon second analyste savait ce qui s'était passé avec le premier, peut-être a t-il mal géré son contre-transfert , peut-être a t-il eu peur de mon transfert?

De toute façon cela lui appartient; mais quel gâchis pour moi...

mercredi 28 avril 2010

gueule cassée suite

Rêve du 22/03/99:

" Je peigne mes cheveux et vois ma tête dans une glace: j'ai une alopécie sur tout le sommet du crâne.
Il y a des tâches des creux des bosses des petites plaies; je regarde de plus près: c'est de la chair épaisse, très rouge, avec des crevasses, des blessures plus ou moins cicatrisées- ce n'est pas beau à voir. Je crains le regard des autres sur ma tête, j'essaie de rabattre des cheveux dessus, mais je n'y parviens pas. Il en manque trop."

à rapprocher de l'état de mon crâne après ma TS en 1985: lors du réveil du coma ma tête a heurté violemment quelque chose, j'avais une plaie profonde au sommet du crâne, j'en ai encore la cicatrice, les cheveux n'ont jamais complètement repoussé à cet endroit; j'ai eu également une alopécie localisée (plaques) suite à cet évènement.
Mon rêve s'est appuyé sur cet état physique pour figurer mon état psychique.

Gueule cassée?


Mon deuxième psychanalyste m'a "avoué" lorsque je suis retournée le voir plusieurs mois après la fin de mon analyse avec lui pour faire le point, que s'il avait eu ce comportement avec moi c'était "sans doute"parce qu'il avait eu peur de ce qui émergeait; à savoir l'angoisse terrible qui m'envahissait en relation avec ce qui se manifestait dans mes cauchemars. Il m'a dit avoir "eu peur de ce qui me faisait peur".
Nous en sommes restés là, il n'avait en fait pas bougé d'un pouce en dehors de la reconnaissance de sa difficulté à gérer sa propre peur. Toujours aussi obtus, enfermé dans ses convictions théoriques dépassées.
C'est dingue, j'ai toujours, au cours du travail fait avec lui ressenti plus ou moins implicitement faire oeuvre de pédagogie; mais ses propres limites lui ont à un moment donné fermé toute possibilité "d'apprendre". Il m'a dit à plusieurs reprises "avoir beaucoup appris" avec moi. Pas assez en tout cas pour me permettre de terminer ce travail...

Je me pose aujourd'hui la question de l'effet que peut produire sur autrui la connaissance de mon univers intérieur, lorsque qu'il est "lisible", en thérapie ou ici, sur ce blog.
L'image qui me vient est celle des "gueules cassées"; ces hommes revenus de la guerre avec des mutilations qui rendaient leur apparence physique monstrueuse. Je crois bien que je suis "psychiquement" une gueule cassée...



Comme dans ces tableaux de Gotfried Helnwein.

dimanche 25 avril 2010

rêve post analyse

Un rêve fait peu de temps après que j'interrompe ma seconde analyse:

-Je suis avec mon analyste (le second), nous sommes dans le centre d'une ville très animée.
Il y a une place centrale avec une scène sur laquelle des acteurs jouent.
Ils s'expriment en allemand, langue que je ne connais pas.
Mon analyste et moi nous asseyons à une table face à la scène pour regarder cette représentation.
Je lui fais la proposition suivante: qu'il me traduise en français les propos des personnages, puisque lui maîtrise l'allemand, et moi je lui expliquerai le sens des propos tenus..."

Mes analystes suite

Mes deux analyses se sont soldées par des échecs: la première s'est terminé par une grave dépression au bout de cinq années passées sur le divan d'un lacanien grogneur et injonctif (refus catégorique que je prenne un traitement anxiolytique ou antidépresseur), suicide suivi de trois jours de coma, puis de retour dans son cabinet : transgression du cadre (il me raconte sa vie personnelle, m'invite à une exposition, puis au cinéma + restaurant et déclaration de sa flamme en buvant du Champagne , et pour finir m'emmène chez lui pour finir la nuit dans son lit).
Après quinze jours passés à répéter: -restau+ baise chez lui- il m'invite à le rejoindre dans son cabinet et m'informe que si je veux continuer à le voir il faut que je retourne sur le divan. Je suis partie en claquant la porte.
Huit ans après je reprends le chemin d'un cabinet d'analyste, je suis en pleine dépression et n'ai pas le choix, il faut que j'essaie de m'en sortir. Pendant plusieurs mois la veille des séances je rêvais que mon second analyste transgressait lui aussi le cadre - invariablement mon rêve se terminait par "Oh non! ca ne va pas recommencer !?!" Il m'a fallu beaucoup de temps pour pouvoir faire confiance à nouveau.
Ca a duré cinq ans aussi, en face à face; comme je l'ai décrit dans un autre message sur ce blog, au bout de trois ans mon analyste a changé d'attitude du jour au lendemain, les trois premières années il était très "ferenczien", dans l'accompagnement, la chaleur humaine et brutalement il est devenu très distant, interprétatif (je n'avais pas le temps de commencer une phrase qu'il me coupait la parole pour me donner "sa" version des choses) et rejetant (n'avait plus de place pour moi dans son agenda: de quatre séances par semaine il ne m'en proposait plus qu'une ou deux lorsque j'insistais). Ca m'a déglinguée, et je me suis retrouvée face à des reviviscences traumatiques terribles pendant huit longs mois. Je m'en suis sortie grâce à mon généraliste qui m'a prescrit en urgence des antidépresseurs , je préparais mon deuxième suicide et ai eu un sursaut pour rester en vie pour mon fils; le laisser orphelin aurait été un crime que je ne pouvais pas commetre.

Mes analystes

Mon second analyste s'il écoutait n'y entendait pas grand chose. Il connaissait mon histoire, il connaissait l'issue de ma première analyse; sans doute "n'a t-il pas assez souffert" pour pouvoir supporter de m'accompagner jusqu'au bout du déroulement des reviviscences qui me laissaient inerte de souffrance.

J'ai retrouvé des brouillons de lettres que je lui avaient écrites à l'époque où après trois ans de travail il a changé radicalement d'attitude et où d'accompagnant il était devenu rejetant.
Je n'ai plus aujourd'hui le souvenir de celles que je lui ai envoyées ou pas.

"...je n'étais pas habituée à vous voir travailler avec un sécateur. Je me mets des bigoudis partout pour faire des noeuds où c'est coupé. Je suis en train de me demander si je peux encore (vous) écrire sans prendre un coup de bazooka en retour...Ce travail que je fais avec vous est mon labyrinthe. Si vous tirez des coups de mortier dans les murs j'en sortirai plus vite mais je n'aurai pas terminé mon parcours."

"Monsieur X, Je ne me sentais pas en danger avec vous, j'avais traversé des tunnels, des tempêtes et je vous avais toujours senti à mes côtés dans ces moments difficiles. De ces passages difficiles avaient pu remonter des émotions et des sentiments très forts, comme des germes fragiles traversant un amas de décombres. Je sentais cette poussée vulnérable, la tige portait encore, comme une blessure tenace d'anciennes cicatrices, les traces des bourgeons arrachés avant que le temps de leur éclosion en ait permis le don.
Je ne me sentais pas en danger parce que je savais que vous ne me voleriez pas; ce qui s'est produit je ne l'avais pas imaginé, c'est pour cela que çà a été tellement destructeur, je n'y étais pas préparée.
Vous avez pris à votre compte ce don qui s'annonçait. Vous vous êtes identifié comme un destinataire unique de ce qui s'offrait avec des points de suspension. ce qui s'offrait...
Vous vous en êtes accaparé pour aussitôt le recouvrir de décombres- comme si celà ne suffisait pas tous ces décombres traversés.
Ce travail est devenu une scène de théâtre: votre scène, ce qui a eu pour effet de m'expulser violemment de ma propre histoire en me figeant dans un rôle qui ne m'appartenait pas.
Sortir de cette figuration est un travail inhumain quand on est l'analysante, c'est déjà tellement de bordel, entre les scènes rejouées de mon histoire et les scènes accumulées de la rencontre de votre histoire et de la mienne.
Ce qui déclenche la folie et la violence c'est cette accumulation d'évènements, ce sont les blessures qui se nourrissant d'une scène et d'une autre, n'ont plus de lieu où se dire, ce sont des non-dits d'une violence inouie...
A chaque fois que j'avais essayé d'aborder celà avec vous, vous m'avez renvoyée à mes chaudrons, "ce qui pose problème" c'est moi- jusqu'au bout vous m'aurez cantonnée à cette prise en charge de tout ce qui émerge, indistinctement..."


"La seule chose qui vous préoccupe maintenant c'est de me montrer où vous êtes où je suis et de m'enfoncer dans le crâne la différence des deux positions. Ca m'emmerde prodigieusement parce que çà ne m'intéresse pas. Je n'ai pas fini de voyager arrêtez de me couper les aîles- et surtout d'en faire mon problème - çà fait surcharge dans les soutes - qui sont déjà bien assez lourdes comme çà. Je ne comprends pas pourquoi vous ne me laissez pas trouver moi-même ma place - qu'est-ce qu'il y a d'impossible à ce que je puisse continuer ce travail de là où je suis même si çà implique des erreurs et des tâtonnements- j'ai toujours avancé comme çà- maintenant vous me montrez la sortie ou sa direction- je n'ai pas eu le temps de dire "c'est bleu pour moi" que déjà vous me disiez "Moi ce n'est pas bleu et c'est important que vous le sachiez".
Vous me fatiguez avec vos interventions pachydermiques. Vous travaillez sans sonar - vous vous en foutez."

lundi 19 avril 2010

bombe à retardement

La puissance à retardement de la violence des mots de ma mère.
Je suis par moments "enfermée" dans le contre-coup de cet évènement-là, ça produit une souffrance à la limite de l'ingérable... Pour quelle raison cette violence me saute-t-elle en pleine face plus d'un an après ?
Dans ces moments de reviviscence plus rien d'autre n'existe que la souffrance à l'état brut, je ne ressens que cela, plus rien d'autre ne me touche; je ne pense qu'à ça, ma vie quotidienne se limite aux ruminations sur cet évènement et ses effets actuels sur mon état général.

jeudi 15 avril 2010

Suite fusil à pompe

Dans un autre contexte, un contexte non familial, je pourrais porter plainte contre la personne qui m'a traitée de "sale race", il y a des lois qui protègent les citoyens contre de tels actes.
Dans ma situation il n'y a pas de loi, une mère tue sa fille en la dénigrant par des actes et des paroles assassines; en l'exposant à la violence des abus d'un membre de la famille; c'est indicible et inentendable socialement. Comme me l'a dit mon père il y a dix ans lorsque je l'ai informé des abus sexuels commis par son père sur moi: "Tu es folle, fais-toi soigner".

Je rêve qu'un procureur la condamne à vingt ans de prison ferme, qu'elle termine sa pauvre vie dans une cellule sans soleil.

fusil à pompe

Impossible de métaboliser le projectile que m'a envoyé ma mère il y a un an.
Combien d'autres obus , combien d'autres dégats ?

Je ne pleure pas, ne souffre pas d'une manière aigue, je suis rongée de l'intérieur par ses paroles et ses actes.
Un mal-être quotidien, comme de l'acide infiltré dans mon psychisme déchiqueté de longue date.

Folie d'une mère infanticide.

lundi 5 avril 2010

recherches

Depuis une quinzaine d'années en France il est désormais possible de trouver des ouvrages traitant des traumatismes psychiques, j'en ai lu un grand nombre, ces lectures m'ont souvent rassurée et permis d'avancer en comprenant mieux grâce à l'identification de concepts qui permettent de mettre du sens sur mon vécu.

Cependant, les ouvrages les plus "scientifiques", ceux qui sont issus de recherches et basés sur des observations sérieuses permettant d'élaborer des conceptualisations élaborées et relativement incontournables , traitent des traumatismes psychiques issus de situations autres que celles relatives à la maltraitance intra-familiale.

C'est récurrent, je n'ai pas encore trouvé un seul ouvrage dans lequel l'auteur ne précisait qu'il s'agissait de personnes souffrant d'un trauma produit en situation de génocide, de torture, de viol en tant de guerre, etc...

Le dernier traitait des rêves et des cauchemars traumatiques, dans le contexte génocidaire essentiellement; à aucun moment l'auteur ne lance l'hypothèse de la possibilité d'étendre les résultats de ses recherches à d'autres contextes que ceux qui ont servi à son étude.
Il faudrait décloisonner, et par là-même synthétiser une bonne fois pour toute. L'exclusion des traumatismes infantiles de ce champ de recherches est une exclusion de plus pour ceux qui en sont victimes.
Y aurait-il encore un tabou, un impensable majeur pour que ces recherches continuent d'exclure de leur champ d'investigation les effets des traumatismes infantiles sur les adultes , en dehors de situation de conflit armé, de génocide ou d'attentat ?

En vrac

En vrac depuis plusieurs jours.

Je cherche à reconnecter avec la Petite fille, lorsque j'y parviens, un peu, je ressens de l'apaisement.
Certaines iconographies m'apaisent également, c'est pareil: une histoire de reconnection avec ce qui est enfoui et bat sourdement.
Images issues de rêves forts, denses et propices aux retrouvailles.
Le rêve de l'enfant abandonné sur le rebord du chemin avec sa figure à moitié arrachée m'est souvent d'un grand secours; d'autres aussi, dont je voudrais depuis plusieurs années relire les récits stockés dans une malle fermée à double tour.
J'en retarde l'échéance de jours en jours, peur inconsciente de replonger dans l'horreur des émotions ressurgies à l'époque où j'avais fait ces rêves. Serai-je assez solide ?

Des échos provenant de sources extérieures m'ébranlent parfois en profondeur: c'est violent et en même temps rassurant: d'autres ont trouvé un moyen d'exprimer avec force leurs tremblements souterrains.

Gottfried Helnwein a peint, dessiné des têtes d'hommes similaires à celle de mon rêve, à la différence que dans mon rêve il d'agissait d'un enfant.
Certaines chansons de Sinead O Connor font également vibrer ces liens émotionnels déchiquetés; j'ai regardé en boucle des scènes du film "Quatre minutes", surtout la scène finale où la violence contenue du l"héroine surgit dans le corps à corps avec son piano. De l'émotion en bruits; plus puissante que les mots, plus dense que les images.

A chaque instant de ces heures de ces jours passé dans l'angoissante constance de ce "vrac" émotionnel je ressens avant tout une violence inouie que je ne sais que canaliser et qui me bouffe de l'intérieur.
La dernière psychologue rencontrée m'avait dit que tant que je ne rendrais pas ce mal à ceux qui me l'ont infligé j'aurai du mal à m'en sortir.
"Rendre" au sens de "restituer" en brisant les non-dits et en donnant à chacun sa part de ce trop plein de merde qui m'étouffe et pourri ma vie au quotidien.

Lorsqu'il m'arrive d'imaginer un moyen de la mettre en actes cette restitution, je suis envahie par la crainte d'être de nouveau salie, salie par les obligatoires éclaboussures qu'ils ne manqueront pas d'essuyer d'un revers de main méprisant puant l'innocence feinte et qu'ils vomiront une fois de plus sur moi.
Mais il le faudra bien, je vais sinon y rester pour de bon.

vendredi 26 février 2010

Emmurée

Pendant huit mois de reviviscence nocturne d'un traumatisme ancien de nombreux rêves de chutes et d'enfermement ont peuplé mes nuits.

L'un d'eux m'a beaucoup marquée et effrayée:

" Je suis dans ma chambre, je me réveille et regarde autour de moi; il n'y a plus d'ouverture: ni porte ni fenêtres, que des murs. Comme un tombeau dont je ne sortirais jamais et où j'allais mourir abandonnée de tous.
Mais je ne parviens pas à me résigner et cherche encore et encore un moyen de sortir de là. Et en cherchant une issue je vois finallement qu'il y a une fenêtre! Elle est au premier étage mais c'est quand même une ouverture: je suis sauvée".

Une autre forme d'enfermement: dans les cauchemars que je faisais quotidiennement, il y avait la plupart du temps à un moment donné la volonté de me réveiller pour ne pas mourir là, dans l'horreur de ce que je revivais, et je me disais "Il faut que je me réveille! Il faut que je me réveille!" mais mon corps était paralysé, aucun son ne sortait de ma bouche - de l'horreur absolue; je luttais avec une sorte de rage physique et psychique pour faire bouger mon corps et sortir du sommeil, cela durait très longtemps, avec cette peur terrible de ne pas y parvenir, et j'y parvenais enfin en poussant un hurlement de terreur.

Le Cauchemar

Ce cauchemar est survenu pour la première fois lors de ma première psychanalyse, j'avais vingt ans et ce fut une expérience terrible.

" Je suis dans ma chambre, un bruit inhabituel me réveille, quelqu'un s'introduit dans la pièce.
Je veux allumer la lumière, mais ça ne fonctionne pas, comme si il n'y avait plus d'électricité. Je veux essayer de téléphoner à la police, mais les touches du téléphone sont en boue et fondent sous mes doigts.
Je suis terrifiée et un hurlement de frayeur monte dans ma gorge: aucun son ne sort.
Je veux me lever pour tenter de m'enfuir: mon corps est paralysé, je ne peux faire aucun mouvement.
Je suis inerte dans l'impossibilté de crier ni faire aucun mouvement, je ne parviens pas à ouvrir les yeux: mes paupières ne se soulèvent plus.
Je me débats contre cette paralysie, en vain.
Etat de terreur indescriptible, mort imminente, puis réveil en hurlant avec tachychardie et suées abondantes."

Ce cauchemar s'est répété ponctuellement puis est devenu quotidien il y a une quinzaine d'années, suite à l'échec de ma seconde psychanalyse.

Pendant huit mois je l'ai fait toutes les nuits, ainsi que d'autres rêves , cauchemars, terreurs nocturnes.

Il est devenu alors récurrent avec de plus en plus de précision, de "réalité" (c'était comme si c'était vrai, que je ne dormais pas et le vivais réellement), tous les réveils se faisaient en hurlant, dans un état de terreur absolue. Mon corps participait à ce que je vivais alors: douleurs réelles au réveil, tachycardies etc...

J'avais peur de dormir car j'étais persuadée que ce que je revivais dans ce cauchemar finirait par me tuer, l'agression vécue dans ce cauchemar était comme réelle et je craignais qu'elle n'arrive à son terme pendant le cauchemar et me tue; il y avait aussi -pendant le cauchemar- la crainte de mourir ou de devenir folle tant ce que je vivais alors était monstrueux.

Pour que celà s'arrête je voulais mettre fin à mes jours, et je cherchais un moyen de me suicider qui passerait pour un accident car je ne voulais pas être une mère "suicidée" pour mon fils.
J'ai eu un sursaut au bout de ces huit mois interminables et me suis rendue chez mon médecin généraliste à qui j'ai tout révélé, il m'a prescrit un anti-dépresseur fortement dosé et en 3 jours de traitement tout s'est arrêté!

Mais je reste avec cet inachevé: je veux dire que depuis je cherche toujours à comprendre ce qui s'est passé là, et surtout à savoir quel évènement est à l'origine de cette monstrueuse répétition nocturne. D'autant que les derniers temps, avant que je ne démarre le traitement qui m'a sauvé la vie, dans le cauchemar lui-même il y avait ce surgissement du besoin, de la nécessité d'aller "jusqu'au bout" et de savoir qui m'avait fait ça, et à chaque fois que je m'approchais de cette vérité la terreur atteignait des sommets indescriptibles: je me sentais partir à la limite de l'implosion psychique ou bien ressentais que j'allais mourir tellement la violence des faits et de la connaissance de ce que je cherchais était impossible à gérer.

jeudi 25 février 2010

le grand-père

J'avais 6/7 ans, mon grand-père paternel est venu me chercher à l'école. Il ne prend pas le chemin habituel pour rentrer, mais un sentier au milieu des champs. Il me porte sur son dos.
Il fait passer ses mains le long de mes cuisses et remonte jusqu'à ma culotte.
Je me débats.
Je suis perdue; je n'ai personne à qui en parler et n'ai pas le droit de pleurer.

(Pleurer c'était des pleurnicheries "Arrête de pleurnicher!" . Ca les énèrvait quand les enfants pleuraient; "Regarde cette comédienne!". Pleurer devant eux c'était s'exposer à leur colère ou leurs moqueries "J't'en foutrais moi des pleurnicheries!".
Mon père prenait plaisir lorsque la famille était réunie, à me faire pleurer en me faisant les "gros yeux", ils éclataient tous de rire les boeufs, les lourds.)

Le vieux m'a coincée de la sorte à plusieurs reprises. Je n'ai jamais rien dit. sauf il y a une dizaine d'années, à mon père. Il m'a traitée de folle et m'a conseillé de me faire soigner.

Mon père: un dimanche en famille; pique-nique au bord de l'eau, j'ai peut-être huit ans.
A peine arrivés, il me prend par un bras et une jambe et me jette dans la rivière. Pareil: pour rigoler et amuser la galerie.
Je me rappelle du choc de l'eau froide et de tomber comme un sac jusqu'au fond. Je savais nager, heureusement.

Je mangeais mal parait-il, jamais assez; j'avais "Les deux trous bouchés" disait ma mère.
Quand le forcing à table ne portait pas ses fruits, ils me mettaient dans la cave avec mon assiette.

Un jour à table, il y avait de l'ail cuit, çà ne passait pas, j'avais des hauts le coeur ; alors j'ai déposé sur le bord de l'assiette ce qui me faisait vomir. ma mère me l'a remis de force dans la bouche "Avale! Avale!!! Je ne sais pas pour quelle raison, mon frère s'en est mêlé ce jour là: il est venu me tenir les bras en arrière pendant que ma mère me remplissait la bouche de force . Mon père, au bout d'un certain temps leur a dit d'arrêter.

mercredi 24 février 2010

déflagration bis

J'ai fait plusieurs psychanalyses; la seconde a duré cinq ans.
En face à face avec un psy très humain, possédant une grande capacité d'empathie et d'accompagnement. Il m'a beaucoup aidée pendant les trois premières années, puis sans doute par découragement, lassitude ou autres raisons qui lui appartiennent, a "lâché prise". Brutalement.
Lors d'une séance il a eu un comportement qu'il n'avait jamais eu auparavant, il m'a parlé durement, froidement en tenant des propos cassants sur ce que j'étais ("Vous êtes incapable d'imaginer que l'autre puisse ne pas ressentir la même chose que vous"), puis deux autres phrases dont je ne parviens pas à me rappeler, sans doute parce que ces propos ont provqué une confusion immédiate, une véritable "déflagration" psychique.

Il était dans un état particulier, cette séance a duré peu de temps, le temps qu'il dise certaines choses, aille s'installer derrière son bureau pour clore la séance; je me rappelle que son déplacement était mal assuré, il était physiquement en déséquilibre, comme si son corps traduisait la violence des paroles qu'il venait de proférer.
Je ne comprenais pas et lui ai dit :"Je ne comprends pas ce que vous dites, pourquoi me parlez-vous comme çà ?", il a simplement répondu séchement: "Vous avez entendu".

Comment décrire l'état dans lequel j'étais ensuite? Confusion est sans doute approprié. Ca a duré longtemps cet état, je crois que ça a cassé là où il y avait déjà une ligne de brisure ancienne et massive.
Je me rappelle aujourd'hui, car ces faits datent d'il y a une quinzaine d'années, que pendant les semaines qui ont suivi, je suis restée dans cet état particulier.
Lourde,épuisée, sans forces, avec une perte radicale d'énergie vitale. Je me levais chaque jour dans un état d'épuisement psychique terrible. Tenir jusqu'au soir et recommencer le lendemain, jour après jour, c'était comme se lever chaque matin en ayant à porter une charge de plusieurs tonnes; j'ai survécu à ce choc puissant pour ne pas abandonner mon fils.

J'ai continué à aller chez ce psy pendant deux années encore, mais la situation ne s'est jamais améliorée, il n'était plus dans l'accompagnement.
Au fil du temps mes séances se sont espacées (il n'avait plus de disponibilité) et il arrivait de plus en plus fréquemment que la porte d'entrée ne s'ouvre pas après mon coup de sonnette, je devais alors attendre qu'une personne entre dans l'immeuble pour pouvoir accéder à son cabinet. Lorsque j'attendais dans la salle d'attente, il pouvait me laisser attendre en faisant passer une ou plusieurs personnes avant moi alors qu'il savait que je devais rentrer pour récupérer mon fils chez la gardienne.

Cà devenait insensé de continuer, j'allais de plus en plus mal, il me disait "Faites de la poterie" et me traitait comme si j'avais une pathologie incurable.
Des souvenirs d'évènements passés surgissaient chargés en émotions violentes, destructrices. J'avais l'impression de ne pas être entendue. Tout était interprété dans un sens qui ne me "parlait" pas, en relation avec théorie relative à une transmission transgénérationnelle des affects et autres contenus inconscients.
Il ne reconnaissait pas la réalité des actes que j'avais subis pendant l'enfance et me disait: "Vous n'avez pas été maltraitée; vous ressentez ce qui a été vécu par votre mère"... Je devenais un peu plus "folle" après chaque séance de cet acabit.

Il fallait que je survive pour mon fils. Mais le fil qui me retenait à la vie était ténu, effiloché, au bord de la rupture absolue.
C'était vraiment une sale période, qui a duré très longtemps en se dégradant progressivement. Si en parallèle je n'avais pas rencontré C, chez qui je me suis installée avec mon fils, je n'aurais pu continuer à assumer les charges du quotidien.

J'ai commencé à cette période à faire d'une manière récurrente des rêves et des cauchemars aux contenus très violents.
Ca a empiré progressivement et je suis entrée dans une phase très particulière pendant laquelle les cauchemars sont devenus quotidiens.
Je n'avais plus d'énergie vitale, le fait d'être éveillée et de vivre m'épuisait. J'étais sans force, je me sentais face contre terre, lourde, inerte.
Je rampais, je rampais sur le temps qui passait minute après minute, heure après heure, jour près jour.

Mes nuits étaient peuplées de cauchemars, de terreurs nocturnes, de réveils en hurlant.
J'avais peur de m'endormir car j'avais cette peur atroce de mourir pendant mon sommeil, de mourir pendant un cauchemar. J'étais dans un état de terreur et de confusion absolus au réveil, il me fallait un laps de temps très long pour retrouver mes esprits.
J'avais peur, en permanence. Si je devais dormir seule, lorsque mon ami s'absentait, je fermais tout à double-tour, me barricadais et déposais une hache sous le lit pour me défendre en cas d'agression.
La chance que j'ai eu c'est que lorsque je me rendais à mon travail, une fois arrivée sur place, je ne ressentais plus cette horreur. Par contre, une fois la journée passée, dès que je montais dans ma voiture, sur le chemin du retour ça m'envahissait de nouveau.
Ca a duré plusieurs mois; mon ami en a eu assez de vivre avec une zombie qui le réveillait en hurlant toutes les nuits et nous nous sommes séparés.

retrouvailles

Un rêve essentiel.

- Je marche sur un chemin, je vois un enfant immobile sur le bord du sentier, seul, la tête tournée sur le côté; je m'approche un peu , il me fait signe de passer mon chemin.
Je pars donc et continue d'avancer, mais je repense à cet enfant et ressens de la culpabilité de ne pas avoir insisté plus et de le laisser là tout seul. Je reviens sur mes pas et lui demande s'il a besoin d'aide.
L'enfant tourne alors lentement son visage vers moi; c'est une vision d'horreur; il lui manque la moitié du visage, comme si un éclat d'obus la lui avait arrachée.
J'ai un mouvement de recul tout en amorçant un geste des bras comme pour me protéger de cette vision et dis "Non! Non! Meurs si tu es ainsi!" Je suis terrifiée. Alors l'enfant, lentement, approche son visage du mien et y dépose un baiser.

mardi 23 février 2010

mère maquerelle et vieux porc

Je suis adolescente, c'est un dimanche en famille. Après le repas, je suis dans le salon avec ma mère et sa soeur. Ca frite un peu entre ma mère et moi, elle me traite de feignante et m'ordonne d'aller m'occuper de mon grand-père paternel. Le vieux est malade et alité dans la chambre de mes parents.
Il me fait signe d'approcher du lit et m'attrappe le bras pour m'y faire tomber. il a encore de la force ce porc malgré son cancer.
Il me tient fermement et m'embrasse sur la bouche tout en commençant à me peloter les seins. Je me débats et parviens à me dégager. J'hurle par tous les pores de ma peau mais ne laisse aucun son sortir de ma bouche.
Je devrais rester là, dans cette chambre avec le porc puisque ma mère me l'a ordonné, mais si j'y reste je meurs.
Je ne crie pas et prends sur moi pour ne laisser voir aucun signe de ce qui vient de se produire. Les risques c'était que l'on ne me croit pas et me hurle dessus en me frappant pour avoir dit de pareilles conneries, ou bien d'être crue et de provoquer une catastrophe nucléaire dans la famille avec hurlements,coups, voire meurtres.
Lorsqu'elle me voit passer dans le couloir ma mère me gueule dessus, je ne l'écoute pas et pars m'enfermer dans ma chambre. Je suis atomisée.

l'ambivalence

Des années que je m'interroge sur l'ambivalence de mes sentiments. Que je tente de comprendre et de résoudre, enfin, de mieux vivre avec, parce que vraiment c'est difficile à gérer...
Surtout vis à vis de mes parents. Je n'ai jamais vraiment "coupé les ponts"; il m'a été impossible de renoncer à cette simili famille parce que Rien, je veux dire Personne, c'est pire que "un peu mais merdique". Je sais que si j'avais été plus forte ou bien si j'avais eu la chance de faire des rencontres avec des personnes qui m'avaient apporté suffisamment d'amour et de stabilité affective, j'aurais pu rompre ce lien bancal qui me fait encore souffrir.
Deux sentiments-émotions coexistent en permanence: la culpabilité pour les attentions positives qui ont pu parfois exister de leur côté à mon égard, et la haîne pour toutes les souffrances qu'ils m'ont infligées.
Ca coexiste mais ne s'unifie jamais, et lorsque çà devient moins prégnant, je me rends compte après coup que c'est par renoncement partiel à l'importance de mes souvenirs, de ce que j'ai vécu et en conséquent: de mon identité.
Lorsque j'étais enfant c'était à ce prix que j'ai pu survivre dans "leur" enfer : en étant transparente, incolore, inodore; un bruissement léger qui fait mille efforts pour ne pas attirer l'attention sur lui.
Cela m'est resté: faire plaisir, acquiescer à tout, me faire la plus discrète possible pour passer inaperçue.

J'étais très seule, comment un enfant peut-il survivre à une aussi grande absence d'interactions et surtout d'attention et d"émotions positives ?

Cela m'est resté: j'ai besoin des autres mais les
côtoyer m'est parfois très difficile; je vis en solitaire, mes relations affectives avec les hommes se sont toutes soldées par des échecs, et mon réseau de relations sociales est extrêmement limité.

J'ai besoin de solitude pour me retrouver; parfois, être avec d'autres m'épuise, psychiquement je crois posséder peu de ressources pour vivre avec autrui.
J'ai pris conscience il y a peu que j'évitais d'une manière implicite toute situation qui serait pour moi un inconfort: me retrouver en tête-à tête avec une personne que je connais peu par exemple est une torture pour moi: je ne sais pas alimenter une conversation, ce genre d'évènement m'épuise.

J'ai lu un mémoire en ligne sur les enfants témoins des violences conjugales entre leurs parents, ce travail est vraiment extraordinaire; j'y ai trouvé matière à réflexion sur ces questions qui restent depuis si longtemps sans réponse.
En fait après cette lecture je pense que la réponse à mon questionnement sur l'issue de cette ambivalence n'existe pas: il n'y a pas d'issue car c'est une situation qui est en soi une impasse.
Etre maltraité par ses proches lorsque l'on est enfant , dans la dépendance vis à vis de sa famille, ça oblige à se construire de cette manière fragmentée et l'unité des sentiments serait au prix d'un renoncement à soi-même, à son identité.

Vivre dans la peur, être à l'aguet des signes annonciateurs des explosions de violences, être en permanence sur le qui-vive pour réagir de manière appropriée lorsqu'elles se déclenchent.
C'est devenu une manière "d'être au monde" pour l'enfant que j'étais.
Souvenir d'une scène particulièrement marquante: j'avais une duzaine d'années, bagarre entre mes parents,hurlements en provenance de la cuisine, mon père empoigne ma mère , le poing levé sur elle, -fou- "Je vais te tuer!", -fou-, et elle, -folle-, (ayant perdu l'instinct de survie qui lui aurait permis de le calmer). J'ai hurlé "NON papa, Arrête, arrête!!!!" en m'interposant entre les deux. Il m'a regardé de ses yeux fous et j'ai pu lire l'indécision dans ce regard, lecture est un mot inapproprié car le temps de lire n'existait pas, il n'y avait plus de temps, de mouvement; uniquement cette suspension dans le regard fou de mon père.

Vivre dans la crainte de l'a survenue de ces évènements-là; qui arrivaient à leurs termes parfois, ma mère n'est pas morte mais a subi les coups de mon père.
Longues périodes de silences, que du langage non-verbal entre eux; ça pouvait durer des semaines ce silence-là, cette tension sans mots;un enfer.

vendredi 19 février 2010

déficit

L'expression qui me vient: "Orpheline d'Humanité".

Un déficit d'humanité, un manque par défaut, parce qu"il n'y a pas eu la nécessaire et suffisante dose d'amour, de regards, de paroles, d'émotions et d'intérêt; sans doute y a t-il eu un peu par périodes, des bribes de reconnaissance des uns ou des autres, qui ont permis que quelque chose se construise quand même, qu'il soit possible au petit bouchon de ne pas être dans un vide relationnel constant et destructeur.
Difficile d'être sociable et confiant en soi et les autres dans ces conditions. L'identité est fragile, à la recherche constante de reconnaissance, puis l'expérience aidant, de moins en moins dans cette démarche d'attente et de plus en plus dans l'auto-conservation, donc dans un mode de vie solitaire.
Il y a eu des moments dans ma vie où la fragilité du lien humain m'est apparue avec une acuité particulière, notamment lors d'un épisode très violent de reviviscence post-traumatique.
Cette fragilité c'est ce qui permet à la barbarie de se manifester quand les liens sont rompus voire corrompus.
Bienheureux les "résilients", ceux qui, parait-il ont pu se construire grâce à d'opportunes rencontres. Comment se nomment les autres, les non-résilients ?

Un point qui me tient à coeur: la non-reconnaissance de la souffrance psychique. Car quand on n'est pas résilient, ou quand on n'a pas laissé son corps s'emparer de cette souffrance pour la transformer en maladie somatique, la douleur n'en est pas moins réelle et parfois insupportable -d'où ce besoin de s'auto-mutiler chez certaines personnes: écrire sur son corps les traces de ce qui ne peut se nommer ni être reconnu par autrui; déplacer sa souffrance en une douleur- plus supportable- d'un afflux nerveux douloureux qui part du bras au cerveau.

-Souvenirs de périodes où la souffrance était telle que seuls des hurlements "silencieux", des explosions émotionnelles me permettaient d'évacuer cette douleur terrible. Taper ma tête contre le mur , marquer la peau de mon bras avec une lame de ciseau.
-Crises de larmes paroxystiques, pendant des nuits entières, qui me laissaient vidée, défigurée.

Cela n'arrive plus... depuis que je me suis autorisée à ressentir de la haine contre ceux qui m'ont fait souffrir, et à leur retourner en fantasmes cette violence et cette cruauté qu'ils m'ont infligées.

mercredi 27 janvier 2010

Par périodes des faits remontent à la surface. Par exemple il y a un an ma mère m'invita à déjeuner, elle me questionna au début du repas sur la santé de mon chien que j'avais du faire opérer peu avant, et, en plein milieu de la réponse que je lui donnais, elle dit: " C'est bien une D....... (le nom de famille de mon père), sale race!".
Comment décrire cette scène, décrire ce que j'ai ressenti alors? Comment parler de cela avec un interlocuteur réel?
- Je l'ai fait, j'ai raconté cela à ma meilleure amie, je sais qu'elle n'a pas entendu même si elle s'est portée compatissante avec moi pour avoir vécu une situation aussi difficle et hors normes. Mais elle n'a pas ENTENDU parce qu'elle ne peut imaginer vraiment l'effet de tels propos de la part d'une mère à sa fille; elle, a une mère qui n'est pas "hors-normes".
Ca ne fait rien , qu'elle n'ait pas entendu, elle m'a écouté, elle a fait ce qu'elle a pu, et c'est le plus important dans le cadre de notre relation. Par contre le fait de ne pouvoir être entendue dans cette souffrance-là ça m'immobilise dans une solitude que je pourrais parfois qualifier d'autistique; par la force des chose.

Sidération: je crois que c'est le terme qui est le plus approprié pour décrire ce que j'ai ressenti face à l'attitude et aux propos de ma mère. De la sidération -contrôlée-, faire comme si je n'avais rien entendu, je contrôlais en même temps que je le vivais, cet effet de sidération.
Donc ressentir cette perte de sens de la communication tout en la maîtrisant et continuer à raconter les problèmes de santé de mon chien, ...comme s'il ne s'était rien passé. Hallucinant! L'hallucination ne vient pas de mon esprit: c'est la réalité qui est hallucinante; une mère dit à sa fille, tout en paraîssant ne pas lui dire puisque en plein milieu d'un propos différent: "Tu es comme ton père: une sale race". ...
Elle a à peine marqué le coup par une expression furtive, une demi-seconde pendant laquelle elle a pris conscience qu'elle avait pensé à voix haute et que j'avais bien été destinataire de son propos à mon sujet. Puis m'a posé d'autres questions sur la santé de mon chien. Comme si rien de cela n'avait été dit, comme si ça n'était pas arrivé.

comme ça vient

Au réveil je me suis encore demandée comment je n'étais pas devenue "psychotique". J'ai eu une relation pendant deux années avec un homme souffrant d'une maladie (d'un "trouble" ?) psychotique; il y avait des points communs entre les manifestations de sa souffrance et les miennes; mais s' il lui arrivait d' évoquer des questionnements sur une étiologie historique sensée de l'origine de sa maladie, il évacuait rapidement ces réflexions pour les remplacer par des thématiques ésotériques et des manifestations non-rationnelles.
Je ne me souviens pas avoir eu d'autre parcours que cette recherche vitale de compréhension de mes difficultés par le "bon sens" et le rejet de toute proposition qui ne s'appuyerait sur des bases rationnelles.
Ferenczi a écrit les termes de "nourrisson savant". Lorsque j'ai lu son "Journal clinique" j'ai enfin pu me sentir comprise et trouver une description appropriée à cette recherche qui m'anime et que je qualifierais de "tantalienne". (en ce sens où ma vie c'est ça: essayer de comprendre ce qui me fait souffrir, l'origine de mes maux et dysfonctionnements relationnels). C'est épuisant mais pas un choix, une nécessité vitale.
Ce blog sera inintéressant au possible puisque qu'il est dédié au déversement de réflexions autocentrées sur mon histoire personnelle. Ecrire est devenu une nécessité , mais les thèmes à dérouler ici sont de l'ordre de l'incommunicable, je veux dire dans des conditions de communication "normales", avec locuteur et interlocuteur. Ici l'interlocuteur est inconnu et absent, ça facilite les choses.

samedi 23 janvier 2010

point d'arrivée

pas moyen de démarrer sans refaire l'historique des situations