jeudi 25 février 2010

le grand-père

J'avais 6/7 ans, mon grand-père paternel est venu me chercher à l'école. Il ne prend pas le chemin habituel pour rentrer, mais un sentier au milieu des champs. Il me porte sur son dos.
Il fait passer ses mains le long de mes cuisses et remonte jusqu'à ma culotte.
Je me débats.
Je suis perdue; je n'ai personne à qui en parler et n'ai pas le droit de pleurer.

(Pleurer c'était des pleurnicheries "Arrête de pleurnicher!" . Ca les énèrvait quand les enfants pleuraient; "Regarde cette comédienne!". Pleurer devant eux c'était s'exposer à leur colère ou leurs moqueries "J't'en foutrais moi des pleurnicheries!".
Mon père prenait plaisir lorsque la famille était réunie, à me faire pleurer en me faisant les "gros yeux", ils éclataient tous de rire les boeufs, les lourds.)

Le vieux m'a coincée de la sorte à plusieurs reprises. Je n'ai jamais rien dit. sauf il y a une dizaine d'années, à mon père. Il m'a traitée de folle et m'a conseillé de me faire soigner.

Mon père: un dimanche en famille; pique-nique au bord de l'eau, j'ai peut-être huit ans.
A peine arrivés, il me prend par un bras et une jambe et me jette dans la rivière. Pareil: pour rigoler et amuser la galerie.
Je me rappelle du choc de l'eau froide et de tomber comme un sac jusqu'au fond. Je savais nager, heureusement.

Je mangeais mal parait-il, jamais assez; j'avais "Les deux trous bouchés" disait ma mère.
Quand le forcing à table ne portait pas ses fruits, ils me mettaient dans la cave avec mon assiette.

Un jour à table, il y avait de l'ail cuit, çà ne passait pas, j'avais des hauts le coeur ; alors j'ai déposé sur le bord de l'assiette ce qui me faisait vomir. ma mère me l'a remis de force dans la bouche "Avale! Avale!!! Je ne sais pas pour quelle raison, mon frère s'en est mêlé ce jour là: il est venu me tenir les bras en arrière pendant que ma mère me remplissait la bouche de force . Mon père, au bout d'un certain temps leur a dit d'arrêter.

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