dimanche 25 avril 2010

Mes analystes suite

Mes deux analyses se sont soldées par des échecs: la première s'est terminé par une grave dépression au bout de cinq années passées sur le divan d'un lacanien grogneur et injonctif (refus catégorique que je prenne un traitement anxiolytique ou antidépresseur), suicide suivi de trois jours de coma, puis de retour dans son cabinet : transgression du cadre (il me raconte sa vie personnelle, m'invite à une exposition, puis au cinéma + restaurant et déclaration de sa flamme en buvant du Champagne , et pour finir m'emmène chez lui pour finir la nuit dans son lit).
Après quinze jours passés à répéter: -restau+ baise chez lui- il m'invite à le rejoindre dans son cabinet et m'informe que si je veux continuer à le voir il faut que je retourne sur le divan. Je suis partie en claquant la porte.
Huit ans après je reprends le chemin d'un cabinet d'analyste, je suis en pleine dépression et n'ai pas le choix, il faut que j'essaie de m'en sortir. Pendant plusieurs mois la veille des séances je rêvais que mon second analyste transgressait lui aussi le cadre - invariablement mon rêve se terminait par "Oh non! ca ne va pas recommencer !?!" Il m'a fallu beaucoup de temps pour pouvoir faire confiance à nouveau.
Ca a duré cinq ans aussi, en face à face; comme je l'ai décrit dans un autre message sur ce blog, au bout de trois ans mon analyste a changé d'attitude du jour au lendemain, les trois premières années il était très "ferenczien", dans l'accompagnement, la chaleur humaine et brutalement il est devenu très distant, interprétatif (je n'avais pas le temps de commencer une phrase qu'il me coupait la parole pour me donner "sa" version des choses) et rejetant (n'avait plus de place pour moi dans son agenda: de quatre séances par semaine il ne m'en proposait plus qu'une ou deux lorsque j'insistais). Ca m'a déglinguée, et je me suis retrouvée face à des reviviscences traumatiques terribles pendant huit longs mois. Je m'en suis sortie grâce à mon généraliste qui m'a prescrit en urgence des antidépresseurs , je préparais mon deuxième suicide et ai eu un sursaut pour rester en vie pour mon fils; le laisser orphelin aurait été un crime que je ne pouvais pas commetre.

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