mercredi 14 juillet 2010

l'enfer du sentiment de culpabilité

Si s'était agi d'une personne autre que ma mère, je veux dire d'une personne qui ne fasse pas partie de ma famille, qui m'avait dit : "C'est bien une D, Sale race!", j'aurais la possibilité de porter plainte, même si cela n'irait pas "très loin", ce serait entendable socialement. Les insultes raciales sont interdites dans notre pays, il y a des lois qui sont faites pour protéger les citoyens dans ces situations.
Cette seule démarche serait déjà un début de réparation parce que le caractère destructeur de cet acte subi serait reconnu, entendu.

Aujourd'hui je m'interroge sur mon attitude face à cet acte: je me sens , bien malgré moi, coupable. Et cette culpabilité m'empêche de réagir sainement; c'est à dire que je n'en parle pas, je ne mets pas celà à distance et çà me ronge intérieurement comme un acide que mon corps et mon esprit ne parviennent pas à évacuer.

Lorsque mes beau-parents me demandent des nouvelles de ma mère je bafouille n'importe quoi et change de sujet de conversation; je devrais , il faut que, je dise la vérité: je n'ai plus de contact avec elle depuis qu'elle m'a traitée de "Sale race". Point barre. Je sais l'effet de sidération, et la bouillie qui se formera dans leur esprit, la difficulté qu'ils auront à "penser" celà, mais tant pis, çà fera son chemin ou pas, ce qui importe c'est que moi, je sois au clair avec çà, que je remette cet acte à sa place: c'est le sien, c'est sa responsabilité, sa folie à elle, et j'en suis la victime. Re point barre.
Pareil avec le reste de la famille.
Continuer à avoir honte et à prendre sur moi les actes fous des autres me détruit, autant mourir demain s'il faut continuer à vivre sur ce mode-là; mais je n'ai pas envie de mourir, pas assez en tout cas.

Je culpabilise aussi pour mon père, vieux, seul, malade. Je suis la seule à prendre de ses nouvelles, et ce n'est pas une situation simple non plus: il a jeté tous les autres, mon père "jette" les gens au sens propre (anciennes compagnes, mon frère, ses frères, ses amis, les professionnels auquels il a parfois à à faire) et après il ne comprend pas pourquoi tous ces gens ne prennent plus de ses nouvelles. Il est odieux avec tout le monde, et pour lui " Ce sont tous des cons".
Il s'accroche à moi et voudrais que je l'accueille chez moi, que je m'occupe de lui au quotidien, de ses vieux jours.
Il a oublié la violence que j'ai vécue durant toute mon enfance et mon adolescence, violence qu'il m'a infligée directement et aussi violence de ses actes envers mon frère et ma mère dont j'étais le témoin impuissant.
Il a oublié m'avoir traitée de folle " Va te faire soigner!"- à plusieurs reprises lorsque je lui ai dit que son père avait abusé de moi sexuellement.
Il a oublié la terreur qu'il m'inspirait lorsque enfant il me disait: "Viens faire un bisou à papa!", que je lui donnait son bisou, et qu'ensuite il en redemendanit et me contraignait physiquement pour que je lui donne "ses bisous"; il me maintenait fermement contre lui, et si j'essayais de m'échapper il usait de sa force et de son autorité, c'est un malade aussi, un grand malade.

J'ai vécu dans la terreur de ces deux là.
Cette terreur est toujours là qui me bouffe depuis des décennies, et ils en rajoutent encore, ils continuent d'en rajouter, comme si j'étais au monde pour les servir, leur servir de sac à vomi, de putching-ball, de déversoir à mépris.
Stop

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire