samedi 10 juillet 2010

Rester en vie

Je veux rester en vie. Mais pas dans l'enfer. L'enfer c'est d'être en permanence dans la souffrance, pas moyen de sortir du cercle répétitif de l'angoisse liée à la présence permanente des évènements mémorisés et de la recherche de ceux qui ne le sont pas, ou plutôt qui le sont sans être accessibles à ma conscience.
Je ressasse au quotidien les blessures qui n'en finissent pas de se réouvrir, je ressasse au quotidien la quête de ce qui s'est passé quand j'étais toute petite et dont l'accès au contenu s'impose sous la forme de cauchemars, rêves traumatiques et peurs irrationnelles.
Peur de dormir par crainte d'être agressée pendant mon sommeil (mélange de la peur de la venue d'un agresseur réel et de la reviviscence des agressions du passé sous forme de cauchemars, tout celà se mélange quand la nuit vient et qu'il est l'heure d'aller dormir).
Peur et en même temps obsession d'assembler les pièces du puzzle formé de tous les indices apportés par les rêves, les cauchemars, et les éléments réels que j'ai pu glaner, avec peine auprès des membres de ma famille.
Je crois que presque toutes les pièces sont là, à portée de "pensée", mais à trop y réfléchir, à trop m'approcher l'angoisse ressurgit.
Lu récemment: dans ces histoires là, l'amygdale garde la trace de l'évènement, mais l'hypocampe n'a pas construit le souvenir. Protection pour que le coeur ne cesse de battre, pour rester en vie.
Et dans mes cauchemars çà disait çà aussi, c'est dingue: je me débattais pour me réveiller avant de revivre le terme de l'évènement car mon coeur allait cesser de battre, j'allais mourir, ou perdre la raison.

Des indices de plus en plus précis et répétés dans les cauchemars et les rêves durant plusieurs décennies: le bois du lit, l'homme qui entre dans la pièce et qui dit "cou-cou" avant de m'agresser, et la bascule dans l'horreur absolue.

Je crois qu'il n'est pas possible d'imaginer cette angoisse si on ne l'a pas vécue. c'est l'enfer.

Je m'accroche à la vie parce que je suis maman, parce que j'ai revécu dans d'horribles rêves l'abandon et que d'aucune façon je ne pourrais imposer celà à mon enfant.
Je m'y acroche aussi pour... mon chien: pareil, depuis quelque temps le contenu de mes rêves est fréquemment lié à la nécessité de retrouver mon chien, perdu dans la ville suite à l'indifférence de personnes qui l'ont laissé sortir sans se soucier de son sort et de sa protection. je constate ce fait et part à sa recherche dans un état d'angoisse profond: "ils" ne lui ont pas prété attention , ils ne m'ont pas plus porté attention, et je pars seule à sa recherche car il court un danger vital. C'est toujours ce même scénario: cet animal représente sûrement une partie de moi, la partie enfant, sans protection et exposée à tous les dangers. dans ces rêves, retrouver mon chien est vital, si je ne le retrouve pas je mourrai. Et tous mes efforts pour mettre en place des protections sont systématiquement réduits à néant pat "eux " (ma famille),

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